Le 20 février 2025, les communes de Port-au-Prince et Delmas ont été secouées par de vives manifestations menées par des déplacés internes, principalement originaires du quartier de Solino. Fuyant la violence des gangs armés qui contrôlent leur quartier depuis plusieurs mois, ces déplacés ont exprimé leur frustration face à la crise sécuritaire qui frappe la capitale haïtienne.
Les protestations ont débuté dans les rues de Port-au-Prince, notamment à Lalue, Bourdon et Christ-Roi, où des barricades ont été érigées et des pneus enflammés utilisés pour bloquer les routes principales. Cette action visait à interpeller le gouvernement et le Conseil Présidentiel de Transition sur la nécessité urgente de prendre des mesures de sécurité pour permettre le retour des déplacés à Solino.
À Delmas, la tension a également augmenté, notamment dans les zones de Delmas 32 et 40B, où des manifestants ont exigé la fin de l’anarchie imposée par les gangs. La situation s’est intensifiée après l’intervention de la police dans la zone de Delmas 40B, où les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, provoquant l’indignation des manifestants qui ont dénoncé l’usage excessif de la force.
Les manifestants ont vivement critiqué les policiers, accusant certains d’entre eux de collaborer avec les gangs qui terrorisent le pays. Selon eux, ces forces de l’ordre, censées protéger les citoyens, sont complices de l’insécurité persistante. La situation est d’autant plus complexe à Solino, un quartier sous le contrôle des gangs depuis plus de 30 mois, après l’assassinat du policier Jeff Petit-Dieu. Depuis cet événement tragique, les habitants ont été contraints de fuir vers des abris temporaires, vivant dans des conditions précaires.
Les déplacés de Solino, ainsi que ceux d’autres quartiers affectés par la violence des gangs, exigent des actions concrètes de la part du gouvernement pour rétablir la sécurité et permettre à la population de retourner chez elle en toute sécurité. La violence persistante des gangs et l’incapacité apparente des autorités à restaurer l’ordre pèsent lourdement sur la population haïtienne, alimentant des manifestations de plus en plus fréquentes et violentes.