Une nouvelle action en justice est lancée contre l’administration Trump.
Ce lundi 3 mars 2025, plusieurs groupes de défense des droits des immigrants ont déposé une plainte fédérale pour contester la révocation du Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé aux Haïtiens et aux Vénézuéliens vivant aux États-Unis.
Cette décision, annoncée par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, le 20 février dernier, pourrait entraîner l’expulsion de plus d’un million de personnes, qui risquent également de perdre leur permis de travail.
Selon les plaignants, cette mesure est non seulement illégale, mais aussi discriminatoire et inconstitutionnelle, car elle viole la clause de protection égale du Cinquième Amendement de la Constitution américaine.
Le tribunal fédéral de Boston est le premier à être saisi de cette affaire. Parmi les organisations engagées dans cette bataille judiciaire figurent la National TPS Alliance et la Venezuelan Association of Massachusetts, qui estiment que le Département de la Sécurité intérieure n’a pas l’autorité d’annuler une extension déjà accordée.
Cette révocation annule notamment la prolongation du TPS décidée en 2024 par l’administration Biden, qui garantissait aux Haïtiens une protection jusqu’en février 2026. Désormais, le TPS pour Haïti expirera en août 2025, mettant en péril environ 521 000 bénéficiaires.
Les Vénézuéliens sont également concernés par cette décision. Début février, le ministère américain de la Sécurité intérieure avait annoncé une réduction drastique de la durée de leur protection. Le TPS pour le Venezuela, initialement prévu jusqu’en octobre 2026, prendra fin le 2 avril 2025, soit plus de 18 mois plus tôt que prévu.
L’administration Biden avait initialement accordé le TPS aux Vénézuéliens en raison des conditions extrêmement instables du pays sous la présidence de Nicolás Maduro, marquées par une crise économique sévère et une insécurité croissante.
Avec cette révocation, les groupes de défense des droits des immigrants dénoncent une politique brutale qui met en péril des centaines de milliers de familles, les exposant à une précarité et une incertitude profondes.
Depuis l’octroi du TPS aux Haïtiens et aux Vénézuéliens, les conditions dans ces deux pays n’ont pratiquement pas changé.
En Haïti, les gangs armés font régner leur loi. Les opérations menées par la Police nationale et la force multinationale de sécurité n’ont pas encore donné de résultats probants. Des milliers de personnes sont contraintes de fuir leur domicile en raison de l’insécurité généralisée qui sévit dans le pays.
Ce lundi, des individus lourdement armés ont tenté d’incendier le bâtiment du quartier général de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) – l’équivalent du bureau de la Sécurité Sociale aux États-Unis.
L’issue de ce combat judiciaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir des bénéficiaires du TPS aux États-Unis.