Lors du sommet de la CARICOM, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation alarmante en Haïti. Il appelle à une intervention plus robuste et mieux coordonnée pour lutter efficacement contre les gangs qui terrorisent la population haïtienne.
António Guterres souligne l’importance d’une action collective pour restaurer la paix et la sécurité en Haïti. Selon lui, la violence des gangs compromet la stabilité et freine le développement du pays. Il a salué l’engagement de la CARICOM et du Groupe de personnalités éminentes, qui ont contribué à maintenir un dialogue essentiel en vue d’un retour progressif à l’ordre.
Le Secrétaire général insiste sur la nécessité d’un processus politique dirigé par les Haïtiens eux-mêmes. Celui-ci doit garantir le rétablissement des institutions démocratiques à travers des élections crédibles et transparentes. Il réaffirme également le rôle clé de l’ONU dans le soutien à la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la crise haïtienne.
Pour renforcer la réponse internationale face à la crise haïtienne, António Guterres annonce qu’il soumettra prochainement au Conseil de sécurité de l’ONU une proposition inspirée du modèle appliqué en Somalie. Cette stratégie prévoit que l’ONU prenne en charge les dépenses structurelles et logistiques nécessaires à la mise en place d’une force multinationale. Quant aux salaires des forces déployées, ils seraient financés par un fonds d’affectation spéciale déjà existant.
Si cette proposition est adoptée, une force plus efficace pourra être déployée pour neutraliser les gangs et instaurer un climat de sécurité durable en Haïti. Cette initiative permettrait également de créer les conditions nécessaires à une transition démocratique et à la reconstruction institutionnelle du pays.
António Guterres met aussi en lumière l’urgence de combattre le trafic d’armes et de drogue, qui alimente la violence en Haïti et dans toute la région caribéenne. Il exhorte les États à redoubler d’efforts pour endiguer ces activités criminelles qui sapent la stabilité régionale.
Cependant, il précise que cette lutte ne peut être efficace sans une coopération renforcée entre les pays d’origine et de destination des trafics. Sans un engagement global, les efforts resteront insuffisants et les populations continueront de subir les conséquences de ce fléau.
La déclaration d’António Guterres constitue un appel fort à une mobilisation accrue de la communauté internationale en faveur d’Haïti. En proposant un cadre financier et logistique structuré, inspiré d’une approche ayant fait ses preuves en Somalie, l’ONU entend dynamiser les efforts de stabilisation du pays.
Toutefois, la réussite de cette stratégie dépendra de l’adhésion des membres du Conseil de sécurité et de la volonté des nations partenaires à s’impliquer pleinement. L’avenir d’Haïti repose désormais sur une action concertée et déterminée de la communauté internationale.