Haïti demande une intervention onusienne pour restaurer la paix et la stabilité nationale

Mederson Alcindor

Dans un contexte de violence croissante et d’instabilité politique qui frappe Haïti depuis plusieurs années, le pays intensifie ses efforts pour obtenir une aide internationale en matière de sécurité. En marge de la 48e Réunion Ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de la CARICOM (Communauté des Caraïbes), qui s’est tenue à la Barbade, le Conseiller Président, Laurent Saint-Cyr, a rencontré le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, pour discuter de la crise sécuritaire qui secoue le pays.

La situation en Haïti est critique, marquée par une montée en flèche de la violence des gangs, des tensions politiques internes et un système de gouvernance fragile. Le pays, déjà affaibli par des années de turbulences politiques et économiques, est aujourd’hui confronté à une crise humanitaire sans précédent, avec des milliers de déplacés internes et une population privée des services de base. Dans ce contexte, Haïti plaide pour l’intervention d’une force de maintien de la paix, dirigée par les Nations Unies, afin de restaurer la sécurité et de permettre la mise en place de réformes essentielles pour la stabilité à long terme du pays.

Lors de sa rencontre avec le Secrétaire Général de l’ONU, le Conseiller Président a réitéré la demande d’Haïti de transformer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une véritable force onusienne de maintien de la paix. Cette mission, actuellement composée de forces internationales apportant une assistance ponctuelle, ne répond plus aux besoins grandissants d’un pays pris dans l’engrenage de la violence et du chaos. Le Conseiller Président a souligné que seule une force onusienne robuste et bien équipée serait en mesure de lutter efficacement contre l’insécurité et de permettre la restauration de l’autorité de l’État.

Le Secrétaire Général António Guterres a montré une ouverture à cette demande, en réaffirmant son engagement à proposer au Conseil de sécurité des Nations Unies la mise en place d’une nouvelle force de maintien de la paix. Cette proposition, bien qu’encourageante, devra toutefois passer par l’approbation des membres du Conseil de sécurité, ce qui n’est jamais garanti dans un contexte international souvent marqué par des divergences de positions.

Dans son intervention, le Conseiller Président a également souligné les priorités du Conseil Présidentiel de Transition d’Haïti : résoudre la crise sécuritaire, avancer dans les réformes constitutionnelles et organiser des élections générales. Ces réformes sont essentielles pour sortir le pays de l’impasse actuelle et mettre en place un gouvernement légitime, capable de rétablir l’ordre et de répondre aux besoins urgents de la population.

Cependant, la tâche reste colossale. La violence des gangs, qui contrôlent une grande partie du pays, et l’absence de structures de gouvernance fortes compliquent tout effort de pacification. Les autorités haïtiennes ont également souligné que l’assistance humanitaire internationale reste cruciale, avec une population de plus en plus dépendante des aides extérieures face à la crise alimentaire et aux conditions de vie précaires.

Le rôle des Nations Unies dans cette crise pourrait s’avérer déterminant. Une force de maintien de la paix onusienne permettrait non seulement d’apporter un soutien militaire, mais aussi de faciliter la mise en place d’institutions plus fortes et plus résilientes. Cela offrirait à Haïti une opportunité de rebâtir les bases d’une démocratie stable et de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Alors que le pays attend une réponse concrète de la communauté internationale, Haïti espère que l’engagement du Secrétaire Général de l’ONU se traduira par des actions décisives et une véritable solidarité internationale. La transition politique et le rétablissement de l’ordre ne pourront se faire sans un soutien majeur de la part des Nations Unies et de la communauté internationale dans son ensemble.

 

 

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