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Le président élu Donald Trump semble plus déterminé que jamais à mettre en œuvre son Projet 2025 en matière d’immigration

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Le président élu Donald Trump semble plus déterminé que jamais à mettre en œuvre son projet 2025, un plan qu’il avait pourtant nié durant sa campagne.

L’un des premiers domaines visés, comme il fallait s’y attendre, est l’immigration.

L’administration entrante de Donald Trump prévoit d’annuler une politique qui, depuis plus d’une décennie, empêche les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) d’effectuer des arrestations dans certains lieux sensibles, notamment les églises, les hôpitaux et lors de rassemblements familiaux, sauf en cas d’autorisation préalable par des supérieurs hiérarchiques.

Cette politique a été instaurée en 2011 par le directeur de l’ICE de l’époque, John Morton, pour permettre aux immigrants sans papiers d’accéder à des services vitaux sans craindre d’être arrêtés lors d’activités courantes comme les consultations médicales ou la fréquentation d’établissements scolaires.

Dans le cadre du nouveau plan, Donald Trump prévoit de supprimer ces restrictions dès le premier jour de son mandat afin d’accélérer sa stratégie agressive d’application des lois sur l’immigration, notamment en ce qui concerne l’expulsion des migrants.

Des sources proches de ce changement de politique ont révélé à NBC News que la nouvelle approche permettrait aux agents de l’ICE d’effectuer des arrestations dans une plus grande variété de lieux publics et privés, tels que les funérailles, les mariages, les manifestations, et même lors de visites dans des lieux de culte, sans nécessiter d’autorisation préalable.

Cette mesure fait partie du programme global de Trump en matière d’immigration, qui inclut une répression accrue des immigrants en situation irrégulière et une extension de l’application des déportations à travers le pays.

Ce changement de politique marque une rupture significative par rapport à la position adoptée pendant le premier mandat de Trump et l’administration Biden, où des restrictions avaient été mises en place afin d’éviter des perturbations inutiles dans des espaces publics et communautaires.

La décision de lever cette politique a suscité des inquiétudes, notamment parmi les groupes de défense des droits civils, les organisations religieuses et les communautés ayant traditionnellement soutenu les immigrants.

Lee Gelernt, avocat à l’American Civil Liberties Union (ACLU), a souligné que bien que les agents de l’ICE puissent légalement procéder à des arrestations dans de tels lieux, cela ne constitue pas nécessairement une politique publique éthique ou judicieuse. Il a souligné que l’une des principales préoccupations est la peur que cette mesure pourrait induire chez les immigrés sans papiers, les dissuadant de chercher des soins médicaux ou d’envoyer leurs enfants à l’école. Gelernt a ajouté que l’objectif des politiques précédentes était de trouver un équilibre entre l’application de la loi et la protection de la sécurité et du bien-être des communautés immigrées.

La politique interdisant les arrestations dans les lieux sensibles permettait déjà aux agents de l’ICE de mener des opérations dans des situations spécifiques, telles que des préoccupations en matière de sécurité nationale, des menaces terroristes, ou lors de la recherche de criminels. En fait, sous le premier mandat de Trump, 63 arrestations planifiées et cinq arrestations d’urgence ont eu lieu dans ces lieux sensibles. Selon un ancien fonctionnaire du ministère de la Sécurité intérieure (DHS), la raison initiale de cette politique était peut-être justifiée, mais elle a été « détournée » par des individus cherchant à éviter l’expulsion en se réfugiant dans des lieux comme les églises.

Certains membres de l’entourage de Trump soutiennent que la politique limitant les actions de l’ICE dans les lieux sensibles n’est plus nécessaire et qu’elle pourrait être utilisée pour renforcer l’application des lois sur l’immigration.

Cependant, cette position rencontre une forte résistance de la part des défenseurs des droits des immigrés et des responsables religieux, qui craignent les conséquences d’une telle mesure. Un diacre d’une église en Arizona, qui a déjà offert l’asile à des migrants, a exprimé ses inquiétudes concernant une réaction négative envers les communautés religieuses qui soutiennent les immigrants vulnérables.

Ce changement de politique fait partie de la stratégie globale de Trump pour son second mandat, connue sous le nom de « Projet 2025 », qui inclut des mesures drastiques contre l’immigration clandestine. Certains experts craignent que cette mesure ne tende davantage les relations communautaires et n’entraîne de plus grandes difficultés pour les immigrants, en particulier ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables, car ils pourraient désormais être arrêtés pendant des activités essentielles à leur vie quotidienne.

Cette proposition de modification de la politique de l’ICE a suscité de vives discussions et de nombreuses critiques de la part d’experts juridiques et de responsables religieux, qui estiment que les conséquences de cette décision pourraient nuire non seulement aux communautés immigrées, mais aussi soulever des questions éthiques sur l’application des lois sur l’immigration dans des contextes sensibles. Le fait d’assouplir les restrictions sur les arrestations de l’ICE est l’une des mesures centrales du programme migratoire plus large de Trump et reflète son engagement en faveur de politiques plus strictes visant à réduire le nombre d’immigrants sans papiers vivant aux États-Unis.

Pour en savoir plus sur ce changement de politique et ses implications, consultez le site de NBC News.

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