La fenêtre diplomatique semble se refermer. Alors que la Russie a encerclé l’Ukraine avec plus de 100.000 soldats accompagnés de chars, et a lancé
des manoeuvres à la frontière et en Crimée mardi, Washington a placé 8.500 soldats en « état d’alerte », lundi. Même si aucune décision n’a été prise, le New York Times affirme que Joe Biden pourrait envoyer entre 1.000 et 5.000 troupes en Europe de l’Est pour dissuader Moscou de s’engager dans une invasion sanglante.
Pour Melinda Haring, directrice adjointe du centre pour l’Eurasie à l’Atlantic Council, un influent think tank atlantiste américain, c’est loin d’être suffisant. « Si Biden veut envoyer un message dissuasif à Poutine, il doit le faire maintenant et avec force », explique-t-elle. Selon elle, « Poutine utilise l’Ukraine comme un levier pour essayer de détruire l’Otan. Il regarde la carte du monde et voit des faiblesses partout ».
Y a-t-il encore un espoir pour la diplomatie ?
La diplomatie ne tient plus qu’à un fil. Elle n’a abouti à rien de concret la semaine dernière, hormis quelques propos conciliants et davantage de rencontres. Il n’y a pas de désescalade. Au contraire, la situation empire. Les actions de la Russie sont de plus en plus inquiétantes, avec des troupes supplémentaires déployées, y compris en Biélorussie.
Est-ce qu’envoyer 1.000 ou 5.000 soldats dans les pays voisins peut avoir un impact ?
La vraie question, plus que le nombre, c’est de savoir quelle sera leur capacité, et si elle est suffisante pour que Poutine y prête attention. Pour l’instant, nos décisions et nos déclarations sont hésitantes. Les experts militaires suggèrent les axes suivants : booster la coopération sur le renseignement avec Kiev, augmenter le nombre de forces spéciales en Ukraine et les pays alentour dans une capacité d’entraînement, et mobiliser davantage de soldats de la Marine task force en…