La ministre de l’Économie et des Finances précise les grandes priorités du gouvernement de transition.
Dans un entretien exclusif à Radio Métropole, Ketleen Florestal, qui gère également le ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), a partagé les grandes lignes et les défis rencontrés dans la gouvernance de ces deux institutions stratégiques pour Haïti.
Les principaux enjeux abordés concernent la réorganisation administrative, la gestion des dettes, la contrebande aux frontières, ainsi que la préparation du budget pour l’exercice fiscal 2024-2025.
Des ajustements techniques pour améliorer la gouvernance
La ministre souligne que la gestion simultanée de ces deux ministères n’a pas été une tâche facile. « Nous avons dû faire des ajustements techniques pour mettre la machine en branle », a-t-elle confié à Radio Métropole. Elle précise que ces ajustements ont principalement porté sur la gouvernance et la correction d’irrégularités qui affectaient le bon fonctionnement des ministères.
Un exemple concret de cette réorganisation est l’inscription des contractuels sur la plateforme DELIDOC, ce qui a permis de formaliser et d’améliorer la gestion des ressources humaines. “Nous travaillons d’arrache-pied pour rehausser l’éclat du MPCE et le placer à un niveau standard”, a fait savoir la cheffe du trésor public.
Un budget réactif et réaliste
En moins de quelques mois, le gouvernement a élaboré un budget réactif pour 2024-2025. Malgré les défis, la ministre affirme que ce budget, augmenté de 25 % par rapport à l’exercice précédent, est “très réaliste”. Il repose sur un regain d’activité économique, avec une circulation accrue des biens et des personnes, a précisé la très expérimentée ministre ayant un parcours riche au niveau des institutions multinationales et également en Haïti.
Cependant, sous la gouvernance actuelle, environ un cinquième des recettes prévues n’a pas été perçu. Cette situation a été exacerbée par les dettes accumulées, notamment les loyers payés en devises américaines. La ministre estime qu’il est crucial d’augmenter les efforts pour capter les ressources appartenant à l’État et renforcer la discipline budgétaire.
Sécurité et redressement économique : des priorités budgétaires
Parmi les priorités du budget figurent des investissements significatifs pour la sécurité, le redressement économique, la réhabilitation des infrastructures, la conférence nationale et la révision de la Constitution, ainsi que la tenue des prochaines élections. La sécurité bénéficie d’une allocation budgétaire conséquente, avec des projets de construction de commissariats et de prisons dans plusieurs régions du pays.
Lutte contre la contrebande
La contrebande aux frontières a également été abordée lors de cet entretien. La contrebande représente un autre défi majeur pour l’économie haïtienne. Des discussions sont en cours au sein du gouvernement et avec des pays amis afin de trouver une solution efficace et appropriée pour régulariser la situation, a promis madame Florestal. Cette régulation est cruciale pour maximiser les recettes douanières et empêcher la fuite de capitaux, a-t-elle précisé.
Le gouvernement haïtien, sous la direction de la ministre de l’Économie et des Finances, poursuit son travail pour redresser les finances publiques et renforcer la gouvernance.
Bien que les défis soient nombreux, les réformes entreprises témoignent de la volonté ferme de stabiliser l’économie et de bâtir des fondations solides pour l’avenir, a rassuré Ketleen Florestal.
Madame a été proposée par le Premier ministre Gary Conille. Elle détient les deux portefeuilles les plus importants du gouvernement, l’Économie et la Planification. Consciente de cette lourde responsabilité, l’économiste expérimentée promet de faire tout son possible pour assurer une gestion saine et efficace des deux ministères clés.