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Sanctions américaines : Michel Martelly indexé par Washington pour traffic de drogue et autres

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Surprenant, mais pas étonnant. Les États-Unis ont finalement décidé de lâcher leur poulain Michel Martelly, qui vient tout juste de rejoindre la longue liste des mauvais acteurs haïtiens sanctionnés pour leur implication dans le trafic de drogue en Haïti, la déstabilisation et d’autres activités illicites.

Bien qu’il s’agisse d’un secret de polichinelle, la nouvelle est toutefois tombée comme un coup de tonnerre en Haiti.

Le 20 août 2024, les États-Unis ont officiellement désigné l’ancien président haïtien Michel Martelly pour son rôle dans le commerce mondial illicite de drogues, selon une déclaration de Vedant Patel, porte-parole adjoint principal du Département d’État américain. Cette désignation met en lumière l’implication de Martelly dans le trafic de stupéfiants et son soutien aux gangs violents en Haïti, une situation qui a exacerbé l’instabilité politique et l’insécurité dans le pays.

Martelly est accusé d’avoir abusé de son influence politique pour faciliter le trafic de drogue et de parrainer plusieurs gangs opérant en Haïti. Ces activités ont non seulement aggravé la violence dans le pays, mais ont également contribué à une crise politique qui affecte gravement le peuple haïtien, a précisé le Département d’État américain.

“La mesure prise aujourd’hui démontre la détermination inébranlable des États-Unis à promouvoir la responsabilisation de toutes les personnes dont les activités contribuent à la violence des gangs et déstabilisent l’environnement politique en Haïti, quel que soit leur rang ou leur stature,” a déclaré Vedant Patel, soulignant l’engagement des États-Unis à lutter contre la corruption et le trafic de drogue en Haïti.

Avec ce nouvel ajout, Michel Martelly rejoint une longue liste contenant plus d’une vingtaine de présumés criminels tombés sous le coup des sanctions des États-Unis. Parmi les autres présumés malfaiteurs et dangereux criminels figurant sur la liste, on retrouve : André Johnson alias Izo, Jimmy Chérizier alias Barbecue, Gary Bodeau, Rony Célestin, Renel Destina, Joseph Pierre Richard Duplan, Hervé Fourcand, Vitel’homme Innocent, Wilson Joseph, Joseph Lambert, Youri Latortue, et Joseph Fednel Monchery, selon la liste disponible sur le site internet du département américain du Trésor.

La décision des États-Unis de sanctionner ces acteurs de mauvaise foi en Haïti s’inscrit dans le cadre de l’implémentation de la résolution adoptée par les Nations Unies en 2022. Le Canada avait déjà commencé à appliquer cette résolution en publiant les noms de plus d’une trentaine de présumés criminels, parmi lesquels :

– André Apaid (homme d’affaires)
– Arnel Bélizaire (ancien député)
– Berto Dorcé (ancien ministre)
– Carl Braun (homme d’affaires)
– Charles Saint-Rémy (homme d’affaires)
– Gilbert Bigio (homme d’affaires)
– Gracia Delva (ancienne sénatrice et députée)
– Hervé Fourcand (ancien sénateur)
– Jean Marie Vorbe (homme d’affaires)
– Jean-Henry Céant (ancien premier ministre)
– Jimmy Cherizier alias Barbecue (chef de gang)
– Jocelerme Privert (ancien Président de la République)
– Johnson André alias Izo 5 secondes (chef de gang)
– Joseph Lambert (ancien sénateur)
– Joseph Wilson alias Lanmò San Jou (chef de gang)
– Laurent Salvador Lamothe (ancien premier ministre)
– Liszt Quitel (ancien ministre)
– Marc Antoine Acra (homme d’affaires)
– Michel Joseph Martelly (ancien président de la République)
– Nenel Cassy (ancien sénateur)
– Prophane Victor (ancien député)
– Reynold Deeb (homme d’affaires)
– Salim Succar (homme d’affaires)
– Sherif Abdallah (homme d’affaires)
– Steeve Khawly (homme d’affaires)
– Vitel’homme Innocent (chef de gang)
– Youri Latortue (ancien sénateur)

Les motifs des sanctions vont de la déstabilisation au financement de bandes armées, en passant par le trafic de stupéfiants. Ces sanctions ont été adoptées conformément à la résolution 2653 du 21 octobre 2022 des Nations Unies. Cette résolution, adoptée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, établit un régime complet de sanctions visant les individus et les entités responsables d’actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti.

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis prennent des mesures contre des figures politiques haïtiennes. Depuis plusieurs années, Washington suit de près les développements en Haïti, où la violence des gangs et l’instabilité politique ont plongé le pays dans une situation critique. Les actions entreprises visent à restaurer l’ordre et à soutenir le peuple haïtien dans sa quête d’un avenir plus stable et prospère, selon le Département d’État.

Il est important de souligner qu’en dépit de la publication de la liste des personnalités haïtiennes par plusieurs pays, aucune poursuite judiciaire n’a été entreprise contre les présumés criminels par les autorités haïtiennes. Haïti avait pourtant approuvé la résolution 2653 des Nations Unies le 21 octobre 2022.