Les États-Unis continuent de publier progressivement la liste des personnalités sanctionnées pour leur implication dans des activités criminelles en Haïti.
L’ancien Premier ministre Jean Max Bellerive et l’ancien sénateur Nenel Cassy viennent de s’ajouter à la liste des personnalités haïtiennes soumises aux sanctions américaines pour leur implication présumée dans des activités de corruption en Haïti.
L’ancien sénateur Hervé Fourcant a également été inclus dans la catégorie des “acteurs corrompus”, selon le Département d’État américain.
“Conformément à la section 7031(c), le Département d’État désigne publiquement M. Bellerive pour avoir abusé de sa position publique en participant à des activités de corruption qui ont porté atteinte à l’intégrité du gouvernement haïtien”, indique un communiqué du ministère américain des Affaires étrangères, qui a également pris des sanctions contre la femme de Jean Max Bellerive, “Myriam Estevez De Bellerive, et ses filles adultes, Diana Jennifer Bellerive et Jessica Bellerive.”
Alors qu’il était Premier ministre et ministre de la Planification sous la présidence de René Préval, M. Bellerive était impliqué dans des actes de corruption à grande échelle révèle le Département d’Etat.
Quant à l’ancien sénateur Nenel Cassy, il est accusé par le gouvernement américain “d’avoir abusé de sa position publique en participant à des activités de corruption qui ont porté atteinte à l’intégrité du gouvernement haïtien”. La femme du dirigeant du Secteur Démocratique et Populaire, Katherine Cassy Chery, et même un enfant mineur de l’ex-parlementaire ne sont pas épargnés par les sanctions de l’oncle Sam.
Précédemment sélectionné dans l’équipe des narcotrafiquants, l’ancien sénateur Hervé Fourcand a, une fois de plus, répondu à l’appel. Le richissime homme d’affaires a tout fait pour maintenir sa place dans la liste des personnes sanctionnées, mais cette fois dans une autre équipe, celle des présumés corrompus. Les mêmes chefs d’accusation retenus contre Jean Max Bellerive et Nenel Cassy s’appliquent également à Hervé Fourcant tout en maintenant sa place sur la liste des présumés trafiquants de stupéfiants.
Les sanctions américaines consistent au gel des avoirs et à l’interdiction de voyager aux États-Unis pour les contrevenants et les membres de leur famille, indique le Département d’État, qui a également sanctionné une trentaine d’autres personnalités dans divers pays.
Cette publication s’inscrit dans le cadre des dispositions prises par les États-Unis “pour promouvoir la responsabilisation des acteurs corrompus dans le monde entier”, à l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption et de l’ouverture de la conférence des États membres de la Convention des Nations-Unies contre la corruption.
Avec l’ajout de ces trois nouvelles personnalités, l’équipe des sanctionnés compte maintenant 15 joueurs connus du grand public : Johnson ANDRE, Gary BODEAU, Rony CELESTIN, Jimmy CHERIZIER, Renel DESTINA, Joseph Pierre Richard DUPLAN, Empresa Cubana de Aviacion, Herve FOURCAND, Vitel’homme INNOCENT, Wilson JOSEPH, Joseph LAMBERT, Youri LATORTUE, Fednel MONCHERY, Jean Max Bellerive, et Nenel Cassy, selon le site internet de l’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du gouvernement Américain.
Ces noms proviennent d’une liste plus importante de plus d’une cinquantaine de personnalités haïtiennes sanctionnées par les Nations-Unies.
Le Canada, le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres pays ont déjà rendu publics plusieurs noms, dont des anciens et actuels membres du gouvernement d’Ariel Henry. C’est le cas notamment des anciens ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Berto Dorcé et Liszt Quitel. L’ancien directeur de l’Administration générale des douanes, Romel Bell, a également été sanctionné par le Canada et les États-Unis. Ces deux membres influents du CORE Group avaient également adopté des sanctions contre l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe.
Alors que le Canada avait annoncé des sanctions contre l’ancien président Michel Joseph Martelly pour son implication présumée dans le financement des gangs armés en Haïti, les États-Unis n’ont encore rien dit sur le chanteur du groupe Sweet Micky.
Il y a plusieurs mois, les Nations-Unies avaient publié un rapport accablant sur la participation du fondateur du concept “bandit légal” et son Premier ministre Laurent Lamothe. D’autres personnalités, dont l’ancien Premier ministre Jean Henry Céant, étaient également mentionnées dans le rapport.