Sanctions américaines contre la CPI : une attaque contre l’indépendance de la justice internationale

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

La Cour pénale internationale (CPI) a réaffirmé son engagement à poursuivre son travail judiciaire après la décision du président américain Donald Trump d’imposer des sanctions à son personnel. La CPI a dénoncé ce décret, estimant qu’il vise à porter atteinte à son indépendance et à compromettre la justice impartiale qu’elle cherche à rendre. Cette mesure fait suite à l’émission d’un mandat d’arrêt par la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour des crimes de guerre présumés à Gaza, ainsi qu’à un autre mandat visant un commandant du Hamas.

Bien que ni les États-Unis ni Israël ne fassent partie de la CPI, la Cour a le pouvoir de juger les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre l’humanité. Dans sa déclaration, elle a fermement défendu son rôle, affirmant qu’elle continuerait à œuvrer pour la justice en faveur des victimes d’atrocités à travers le monde. Malgré les sanctions, la Cour réaffirme sa volonté de poursuivre ses enquêtes, notamment concernant les mandats d’arrêt émis contre Vladimir Poutine, des chefs talibans et des responsables militaires du Myanmar pour crimes de guerre et violations des droits humains.

Le décret signé par Donald Trump le 7 février 2025 impose des restrictions financières et des interdictions de visa à ceux qui participent aux enquêtes de la CPI impliquant des citoyens américains ou leurs alliés. Cette décision a suscité de vives réactions sur la scène internationale. Des alliés des États-Unis, comme les Pays-Bas et l’Allemagne, ainsi que des organisations comme l’ONU et l’Union européenne, ont exprimé leur désapprobation, appelant à l’annulation de la mesure et réaffirmant leur soutien à l’indépendance de la CPI.

Cependant, certains pays, dont Israël et la Hongrie, ont soutenu la décision de Trump. Le ministre israélien des Affaires étrangères a salué le décret, qualifiant les actions de la CPI de “sans fondement” et “immorales”. De son côté, le gouvernement hongrois a accusé la Cour de devenir un instrument politique biaisé.

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