Le président américain s’est entretenu avec son homologue dominicain, Luis Abinader.
Lors d’une réunion tenue le 2 novembre à la Maison Blanche, les deux chefs d’État ont “discuté de la situation en matière de sécurité en Haïti, ainsi que de l’évolution du déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti”, selon un communiqué publié sur le site web de la Maison Blanche, sans fournir plus de détails sur le cas d’Haïti.
Il y a plus d’un mois, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté une résolution autorisant le déploiement d’une force multinationale en Haïti, qui devrait être dirigée par le Kenya. Depuis lors, aucune annonce officielle n’a été faite au niveau des Nations Unies concernant la date d’arrivée des premiers contingents. Il y a également une action en justice au Kenya visant à contester ce projet de diriger la mission en Haïti.
Joe Biden et Luis Abinader ont également discuté de la nécessité “d’approfondir les relations bilatérales entre les États-Unis et la République dominicaine et de discuter d’un certain nombre de priorités communes”, selon le communiqué de la Maison Blanche, ajoutant que “les deux dirigeants ont discuté de la manière dont nos deux pays peuvent continuer à coopérer étroitement pour favoriser un développement économique durable pour nos peuples, notamment par le biais du Partenariat avec les Amériques, et prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique.”
Alors que Joe Biden accueille chaleureusement Abinader, les dirigeants haïtiens ont été tenus à l’écart des discussions sur l’avenir d’Haïti. Pour l’instant, il n’y a aucune information de la Maison Blanche concernant une éventuelle rencontre avec le Premier ministre de facto Ariel Henry.
Cette rencontre intervient au moment où le chef de l’État dominicain décide d’engager un bras de fer avec Haïti en signe de protestation contre la construction d’un minuscule canal sur la rivière Massacre à Ouanaminthe.
Luis Abinader avait ordonné la fermeture de toutes les frontières aériennes, terrestres et maritimes avec Haïti il y a environ un mois, jusqu’à l’arrêt des travaux de construction du canal. Il autoriserait ensuite la réouverture des frontières, mais les Haïtiens ne semblent pas intéressés par la question de la réouverture de la frontière.
À Ouanaminthe, dans le département du Nord-Est, les barrières sont restées fermées, tandis que les Dominicains rouvrent les leurs tous les matins. Les habitants du Nord-Est ont pris cette décision pour exiger le respect des droits des Haïtiens avant la reprise des activités commerciales avec la République dominicaine, qui est le principal partenaire économique d’Haïti.
Haïti représente le deuxième plus grand marché pour la République dominicaine, derrière les États-Unis.
Depuis la fermeture de la frontière, l’économie dominicaine a subi des pertes considérables, selon plusieurs institutions dominicaines.
Cependant, la décision a également des conséquences sur Haïti, qui dépend en grande partie de la République dominicaine pour les produits de première nécessité.