Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire accueille la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde le 25 février 2022, avant le début d’une réunion.
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Atlantico Business
La classe politique, comme le monde des affaires, sont incorrigibles. Ils spéculent déjà sur le nom du futur ministre de l’économie qui sera capable d’empêcher l’inflation, d’assumer les effets de la guerre et surtout de ne pas gâcher la reprise de la croissance après la pandémie.
Ce qu’il va falloir gérer sur le front de l’économie, après l’élection présidentielle, s’apparente un peu à la quadrature du cercle. Les économies européennes sont sorties des deux années de crise pandémique en assez bon état. A la surprise de beaucoup d’analystes qui nous promettaient la catastrophe, le rebond de la croissance a été historique. Rebond marqué par une reprise très forte des investissements et de l’emploi dans un contexte général de modernisation. La transformation digitale et la mutation énergétique ont servi de levier.
Alors, beaucoup ont craint qu‘un tel modèle finisse par couter très cher à la France. Les chiffres du budget 2021 publiés par l’Insee montrent qu’ils sont meilleurs que prévu en termes de croissance, d’emplois, et même (surprise !) en termes de déficit et d’endettement publics.
Le problème, c’est que la guerre en Ukraine risque de remettre en cause les perspectives de consolidation. L’inflation risque de se généraliser et dans ce cas, elle peut engendrer des difficultés dans la gestion de la dette. Les taux d’intérêt sont bas, mais pour que la mécanique de résorption du stock de dette fonctionne, il faut que le taux de croissance de l’économie reste durablement supérieur au prix global de l’argent (taux d’intérêt et taux d’inflation). Jusqu’à maintenant, on a bénéficié d’un taux d’intérêt à 0%, d’une inflation faible de moins de 2 % et une croissance…