Il n’y a pas que de la neige – 100 % artificielle – qui s’amoncelle sur la tête de Bing Dwen Dwen, le petit panda joufflu et souriant qui sert de mascotte aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Les polémiques aussi s’accumulent. Cette 24e olympiade hivernale, qui s’ouvre ce vendredi 4 février, reste marquée par le boycott « diplomatique » de plusieurs pays, en tête desquels les États-Unis. Dans un communiqué publié début décembre, la Maison Blanche invoque le « génocide et les crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang », c’est-à-dire la répression des populations ouïghoures, une ethnie turcophone et musulmane, majoritaire dans cette région du nord-ouest de la Chine. Pas d’officiels américains donc, dans les tribunes et les couloirs du « Nid d’Oiseau », l’impressionnant stade national de Pékin. Idem pour le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, La Nouvelle-Zélande, la Lituanie, les Pays-Bas, le Danemark ou encore le Japon. D’autres États, comme la Suède, ont invoqué les raisons sanitaires pour justifier l’absence de représentants gouvernementaux.
Faut-il y voir un revers de taille pour le pouvoir chinois qui, quatorze ans après les jeux pharaoniques de Pékin, veut continuer à écrire l’histoire du sport en faisant de sa capitale la première ville à avoir accueilli à la fois une olympiade d’été et une olympiade d’hiver ? Pas si sûr, nous répond Carole Gomez, directrice de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Pour cette spécialiste en géopolitique du sport, l’isolement de la Chine reste très relatif. Au contraire, le boycott pourrait même lui permettre de mettre en avant une vision du monde où les Occidentaux seraient devenus quantité négligeable.