La Centrale Nationale des Ouvriers Haïtiens (CNOHA) a exprimé une opposition ferme et catégorique à toute tentative de privatisation du système de santé et de sécurité sociale en Haïti. Dans une lettre ouverte adressée au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’organisation syndicale dénonce un projet qu’elle qualifie de « trahison nationale », menaçant directement les droits fondamentaux des travailleurs et des citoyens les plus vulnérables.
Selon la CNOHA, la privatisation du système de santé et d’assurance sociale violerait les principes inscrits dans la Constitution de 1987, notamment l’article 19, qui garantit l’accès aux soins de santé pour les plus démunis, et l’article 23, qui établit un système de protection sociale pour les risques liés à la maladie et à la vieillesse.
Les institutions telles que l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA) et l’Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie et Maternité (OFATMA) sont jugées essentielles à la sécurité sociale du pays. La CNOHA craint que leur privatisation n’aggrave les inégalités et n’expose les citoyens aux lois du marché, rendant l’accès aux soins encore plus difficile pour la majorité de la population.
Dans sa déclaration, la CNOHA appelle toutes les couches de la société haïtienne à se lever contre ce projet, exhortant les travailleurs, syndicats, étudiants, paysans, organisations populaires et la société civile à se mobiliser. L’organisation interpelle également la communauté internationale et les défenseurs des droits humains à prendre position contre cette tentative qu’elle qualifie de bradage des acquis sociaux.
Les médias sont également appelés à jouer un rôle crucial dans la dénonciation de cette réforme : « Informez la population et incitez à l’action ! », clame la CNOHA.
Face à cette menace, la CNOHA exige du gouvernement haïtien la mise en place de trois mesures immédiates :
- Renforcer les institutions publiques de santé et d’assurance sociale (ONA, OFATMA, hôpitaux publics).
- Consolider et appuyer le Conseil d’Administration des Organes de Sécurité Sociale (CAOSS) pour une gestion plus efficace.
- Adopter un décret interdisant toute forme de privatisation du système de santé et d’assurance sociale afin de garantir la protection des citoyens.
Dans un ton résolument déterminé, le coordinateur général de la CNOHA, Dominique St Eloi, assure que l’organisation utilisera tous les moyens légaux, sociaux et politiques pour empêcher la mise en œuvre de ce projet. « Nous ne reculerons pas ! », affirme-t-il, précisant que toute décision compromettant l’avenir sanitaire et social du pays rencontrera une résistance farouche.
Alors que les débats sur la modernisation du système de protection sociale continuent, il reste à voir si le Conseil Présidentiel de Transition tiendra compte de cette fronde syndicale ou poursuivra la mise en œuvre de cette réforme controversée.