L’euro numérique, chantier économique et géopolitique

CTN News

Alors que l’euro est dans nos poches depuis 20 ans, la Banque centrale européenne (BCE) envisage d’y ajouter un euro numérique. Le projet fait partie des priorités de Christine Lagarde, sa présidente. « Le conseil des gouverneurs a décidé en septembre 2021 de lancer une phase d’investigation approfondie de deux ans, qui inclut la réalisation d’un prototype. Puis la BCE décidera mi-2023 si elle crée cet euro numérique, confirme Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France. Il est impossible de dire quels en seront les contours car il y a encore beaucoup de paramètres à étudier. »

Son usage sera-t-il limité à des petites sommes ? Les transactions doivent-elles rester anonymes ? Telles sont quelques-unes des questions à trancher. Dans tous les cas, cet euro numérique ne va pas bouleverser les habitudes des consommateurs. Il sera juste un moyen de paiement supplémentaire, en plus des pièces et billets et de la carte bancaire. Chacun pourra se créer un porte-monnaie virtuel dans lequel il détiendra ses e-euros avec lesquels il pourra régler ses achats en ligne ou dans des magasins physiques.

Les banques, principaux émetteurs de monnaie

La vraie révolution, elle, sera d’abord conceptuelle, avec d’importantes conséquences pour les acteurs du système financier. En effet, cet euro numérique sera émis directement par la Banque centrale. Or il faut savoir que l’essentiel de la monnaie en circulation, aujourd’hui, est créé par les banques commerciales à travers les crédits qu’elles consentent. La Banque centrale n’émet directement que les pièces et billets, soit une petite partie de la masse monétaire.

En contrepartie de leur pouvoir de créer de la monnaie, les banques commerciales sont étroitement surveillées – les banquiers disent « régulées ». Elles doivent conserver suffisamment de réserves pour…

Lire l’article complet ICI

Pages