Les Sud-Africains Blancs Rejettent l’Offre de Donald Trump d’Émigrer aux États-Unis

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Les Afrikaners (Sud-Africains blancs) n’ont pas mis de temps à rejeter l’offre de Donald Trumpd’émigrer aux États-Unis dans le cadre d’un programme humanitaire.

Le président Donald Trump avait récemment signé un décret permettant aux Afrikaners de s’installer aux États-Unis en tant que réfugiés, affirmant qu’ils sont victimes de discrimination raciale en Afrique du Sud. Ces allégations ont été démenties par les Afrikaners eux-mêmes, qui ne semblent pas séduits par la générosité sélective de Donald Trump.

Les Sud-Africains d’origine européenne disent préférer rester dans leur pays, où ils jouissent du privilège d’avoir le contrôle de la majorité des biens du pays, même en étant minoritaires.

Selon USA Today, Trump a également décidé de réduire l’aide américaine à l’Afrique du Sud en raison d’une loi d’expropriation des terres signée par le président Cyril Ramaphosa. Cette réforme vise à corriger les inégalités foncières héritées de l’apartheid, une période où les terres appartenaient principalement à la minorité blanche.

Pourtant, malgré les inquiétudes soulevées par certains groupes de pression Afrikaners, la majorité des Blancs sud-africains ne semblent pas prêts à quitter leur pays. “Il n’y a pas eu de véritable expropriation, la vie continue normalement ici”, affirme Neville van der Merwe, un retraité de 78 ans, cité par USA Today.

Historiquement, les terres agricoles d’Afrique du Sud ont été attribuées aux colons européens sous la domination britannique, puis renforcées par la politique d’apartheid, qui, en 1950, a conduit à la confiscation de 85 % des terres par la minorité blanche, déplaçant de force 3,5 millions de Noirs sud-africains.

Aujourd’hui, les Blancs représentent 7,2 % de la population sud-africaine, soit environ 4,5 millions de personnes sur une population totale de 63 millions. La majorité des terres agricoles reste aux mains des descendants des premiers colons néerlandais et français, communément appelés Afrikaners, précise USA Today.

L’African National Congress (ANC), le parti du président Ramaphosa, accuse Trump de diffuser de fausses informations, notamment celles propagées par AfriForum, un groupe de pression Afrikanerqui dénonce la politique foncière du gouvernement.

Le gouvernement sud-africain insiste sur le fait que la loi d’expropriation vise uniquement des terres inexploitées ou d’intérêt public, et non une confiscation ciblée contre les propriétaires blancs.

Alors que l’administration Trump cherche à attirer les Afrikaners vers les États-Unis, la réalité sur le terrain montre que peu d’entre eux sont prêts à quitter leur pays, préférant s’adapter aux changements politiques et sociaux en Afrique du Sud, où ils ont le luxe de contrôler la majorité des richesses du pays.

Selon les critiques, le décret de Donald Trump prouve qu’il n’a aucun problème avec les immigrants, tant qu’ils sont blancs – qui, pourtant, ne veulent pas du cadeau empoisonné du président américain.

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