Le président américain ne plaisantait pas lorsqu’il annonçait son intention d’envoyer des immigrants en situation irrégulière à la base navale de Guantanamo.
Des marines américains sont déjà déployés sur la base navale de Guantanamo Bay dans le cadre des efforts accrus de l’administration Trump pour héberger les migrants sans papiers, selon le Daily Mail.
La Maison-Blanche a confirmé dimanche que des forces avaient été déployées sur l’île pour aider à l’expansion du Centre d’opérations pour les migrants, renforçant les politiques d’immigration strictes du président Donald Trump.
Un post Instagram conjoint de la Maison-Blanche, du président Trump et du vice-président J.D. Vance a présenté des images d’un avion militaire atterrissant à Guantanamo Bay, avec une légende indiquant : « Les Marines américains sont arrivés à Guantanamo Bay pour soutenir le ministère de la Défense et de la Sécurité intérieure dans l’expansion du Centre d’opérations pour les migrants – faisant avancer la mission du président Trump de protéger les Américains et de sécuriser notre nation. » Le Daily Mail note que plus de 150 membres des forces armées sont actuellement stationnés dans l’installation pour soutenir les opérations axées sur le « logement des étrangers en situation irrégulière. »
La Southern Command de la marine américaine, qui avait fait une annonce similaire, a rapidement supprimé la publication sur son site internet. « Les troupes militaires américaines arrivent à la station navale de Guantanamo Bay pour des opérations d’éloignement d’étrangers en situation irrégulière », avait écrit la Southern Command dans un post depuis effacé.
La base navale, souvent appelée GITMO, est surtout connue pour son rôle de centre de détention de terroristes présumés, notamment ceux impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001. L’extension de la détention des migrants à Guantanamo intervient alors que l’administration s’efforce de trouver des lieux de détention pour le nombre croissant d’individus visés par l’expulsion.
Selon le Daily Mail, les marines déployés à Cuba pour cette mission comprennent des membres du 1er bataillon du 6e régiment de marines, de la 2e division de marines, ainsi que des éléments du Southern Command des États-Unis et des troupes de l’U.S. Army South.
Malgré les politiques d’immigration agressives de M. Trump, la Maison-Blanche se heurte à la résistance de certains pays qui refusent d’accueillir leurs ressortissants expulsés. Le Daily Mail rapporte que le président colombien Gustavo Petro a récemment refusé d’accepter des avions militaires transportant des migrants colombiens expulsés des États-Unis, ce qui a conduit à une dispute publique entre les deux dirigeants.
Par ailleurs, la secrétaire du Département de la Sécurité intérieure (DHS) de Trump, Kristi Noem, n’a pas exclu la possibilité de détenir des enfants migrants à Guantanamo Bay. Lors d’une interview accordée à l’émission Meet the Press de la chaîne NBC, il a été demandé à Mme Noem si les femmes, les enfants et les familles pourraient être hébergés à GITMO. Tout en soulignant que l’administration donne la priorité à l’expulsion des migrants criminels, elle a reconnu que tous les centres de détention disponibles pourraient être utilisés.
« Je pense que vous êtes bien conscients que nous avons d’autres centres de détention, d’autres endroits dans le pays », a déclaré Mme Noem à Kristen Welker, de la chaîne NBC, ajoutant que l’administration utiliserait les centres existants « en fonction de ce qui est approprié » pour les détenus.
Dans le cadre de l’initiative de sécurité frontalière de M. Trump, l’administration a déjà déployé 1 500 soldats et marines supplémentaires pour renforcer les 2 500 soldats déjà stationnés à la frontière sud des États-Unis, selon le Daily Mail. Le plan d’immigration plus large du président prévoit l’envoi d’un total de 10 000 soldats pour aider à fermer la frontière et à freiner l’immigration illégale, le trafic de drogue et la contrebande d’êtres humains.
L’extension de la présence militaire de Trump et l’utilisation de Guantanamo Bay pour la détention de migrants devraient susciter un nouveau débat sur les politiques d’immigration de l’administration, notamment en ce qui concerne le traitement des demandeurs d’asile et des familles sans papiers.
(Source : Daily Mail)