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Le Président du CPT Leslie Voltaire s’exprime sur la campagne de déportation massive du chef d’État américain Donald Trump

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Le président du Collège Présidentiel de Transition (CPT) lance un cri d’alarme concernant les conséquences des nouvelles politiques migratoires de l’administration Trump. L’architecte Leslie Voltaire a également déploré les récentes décisions de l’administration Trump de geler les aides humanitaires à Haïti.

Selon Leslie Voltaire, les décisions de suspendre l’aide humanitaire, de bloquer l’arrivée de réfugiés et d’accélérer les déportations risquent d’aggraver considérablement la crise humanitaire en Haïti. Ces déclarations ont été faites lors d’une interview accordée à l’Associated Press, alors qu’il était en visite au Vatican pour solliciter l’aide du pape François.

Voltaire a exprimé ses préoccupations sur la situation nationale lors de cet entretien. Il a expliqué que les expulsions massives envisagées par les États-Unis, combinées à une violence galopante en Haïti, pourraient mettre le pays au bord du gouffre. « La situation sera catastrophique si ces politiques sont mises en œuvre », a-t-il averti.

Actuellement, environ 1,5 million d’Haïtiens résident aux États-Unis, dont 150 000 bénéficient du programme Temporary Protected Status (TPS), selon les données citées par l’Associated Press. Voltaire a souligné que la fin de ces protections par l’administration Trump obligerait ces migrants à retourner dans un pays déjà accablé par d’énormes défis. Il a rappelé que des milliers de personnes sont déjà expulsées chaque semaine de la République dominicaine, ce qui accentue la pression sur les ressources limitées du pays.

Au-delà des défis migratoires, le représentant de Fanmi Lavalas au CPT a mis en lumière l’impact croissant des gangs en Haïti.

D’après les dernières données de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, un chiffre jamais atteint auparavant. Les violences à Port-au-Prince ont provoqué une désintégration des services publics et une aggravation de l’insécurité alimentaire. « Ces gangs ne doivent pas être considérés comme des acteurs politiques. Ce sont des criminels, et leur place n’est pas autour de la table des négociations », a-t-il déclaré à l’Associated Press.

Malgré ces perspectives sombres, Monsieur Voltaire reste convaincu que des élections générales pourraient avoir lieu d’ici novembre prochain, à condition que la force multinationale de police soit renforcée.

Actuellement composée de contingents du Kenya, du Guatemala et du Salvador, cette force est encore loin de ses effectifs prévus de 2 500 agents. Le président intérimaire a souligné que des promesses, comme celle du Bénin d’envoyer 2 000 soldats supplémentaires, pourraient jouer un rôle crucial dans le maintien de l’ordre.

Voltaire a également sollicité le soutien du pape François pour organiser une conférence internationale de solidarité en faveur d’Haïti. Selon lui, cette initiative pourrait rassembler des acteurs clés comme le Canada et le Mexique afin de mobiliser des fonds et des ressources. « Le pape est un allié précieux pour Haïti, et son soutien peut faire une réelle différence », a-t-il confié à l’Associated Press.

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