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Le Conseil de sécurité de l’ONU approuve à l’unanimité la résolution 2751, renouvelant le mandat de la MMAS en Haïti pour un an

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Le Conseil de sécurité de l’ONU approuve à l’unanimité la résolution 2751, renouvelant le mandat de la MMAS en Haïti pour un an

Alors que les policiers kényans peinent à rétablir la sécurité en Haïti, le Conseil de sécurité des Nations Unies vient de voter à l’unanimité la résolution 2751, renouvelant le mandat de la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti.

Tous les 15 membres du Conseil ont approuvé la résolution présentée par les États-Unis et l’Équateur. Un acte salué par la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, qui estime que cette décision témoigne de la solidarité de la communauté internationale envers Haïti. “La prorogation à l’unanimité du mandat de la mission multinationale d’appui à la sécurité est un message très fort envoyé à Haïti”, a déclaré Linda Thomas Greenfield. Elle a ajouté : “Le monde est à ses côtés, et nous sommes indéfectibles dans notre volonté de rétablir la sécurité et résolus à remettre le pays sur la voie de la sécurité et de la prospérité.” Elle a également annoncé que de nouvelles personnalités haïtiennes seront ajoutées sur la liste de sanctions des Nations Unies afin de “lutter contre ceux qui sont responsables de la violence des bandes organisées.”

La veille, les États-Unis avaient décidé de surseoir à un projet de résolution sur la transformation de la force multinationale en mission onusienne. La Chine et la Russie avaient menacé d’imposer leur veto, exigeant que des dispositions soient prises avant de penser à cette transformation.

Bien que comprenant les réticences de la Chine et de la Russie, les États-Unis n’entendent pas abandonner leur démarche visant à transformer la force multinationale de sécurité en mission onusienne. “Nous avons entendu ceux qui ont exprimé des réserves à ce sujet, et nous leur demandons de prendre en considération le consentement et la volonté du peuple haïtien,” a déclaré Linda Thomas Greenfield, tout en reconnaissant la nécessité de “ne pas oublier le passé pour éviter de commettre les mêmes erreurs à l’avenir.”

Il semble cependant peu probable que la Chine et la Russie, membres du Conseil ayant droit de veto, s’alignent sur la position américaine.

Le représentant permanent de la Chine a rappelé les échecs des missions de l’ONU en Haïti comme des exemples de l’inefficacité des opérations de paix. “Les Nations Unies ont envoyé plusieurs opérations de maintien de la paix en Haïti, mais les résultats n’ont jamais été satisfaisants, et les enseignements ont été lourds”, a-t-il affirmé. “Il est impératif que la résolution 2699 soit pleinement appliquée, et que le mandat de la MMAS soit réalisé dans son intégralité. Débattre d’autres possibilités à ce stade ne fera qu’entraver la mise en œuvre de cette mission”, a ajouté l’ambassadeur chinois.

Monsieur Fu Cong a exhorté les dirigeants haïtiens à donner la priorité aux intérêts de leur population. “Nous espérons que les parties en Haïti donneront la priorité aux intérêts du peuple et établiront un calendrier électoral ainsi qu’une feuille de route pour permettre la tenue d’élections,” a-t-il conseillé.

Le représentant permanent de la Russie a également soutenu cette position.

La semaine dernière, à la tribune des Nations Unies, le président du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc, avait plaidé en faveur de la transformation de la MMAS en une mission onusienne de maintien de la paix.

Depuis plusieurs années, Haïti traverse une profonde crise sécuritaire marquée par l’emprise croissante des gangs armés sur de vastes zones du territoire, notamment à Port-au-Prince.

La mission multinationale, dirigée par le Kenya, a été déployée pour aider à rétablir la sécurité dans un pays où les forces de l’ordre sont débordées. Les gangs continuent de faire régner leur loi, tandis que les Kényans attendent toujours des renforts d’autres pays ayant promis de contribuer en troupes. Les promesses de contributions financières se font également attendre. Toutefois, les débats au sein du Conseil de sécurité sur la transformation de cette mission en une force onusienne de maintien de la paix reflètent les divergences entre les membres permanents du Conseil quant à l’approche à adopter en Haïti.