L’administration Trump a annulé une extension des protections contre l’expulsion accordées aux Vénézuéliens, une mesure qui affecte plus de 600 000 personnes résidant sur le territoire américain. Cette extension, initialement mise en place sous la présidence de Joe Biden, avait pour objectif d’offrir un refuge aux Vénézuéliens fuyant l’instabilité politique et la crise économique dans leur pays.
Comme l’a souligné The New York Times le 28 janvier 2025, cette révocation s’inscrit dans le cadre d’une politique plus restrictive en matière d’immigration de l’administration Trump.
D’après The New York Times, cette décision émane de Kristi Noem, la nouvelle secrétaire à la Sécurité intérieure.
Elle a mis fin à la prolongation de 18 mois du statut de protection temporaire (TPS) accordé sous l’administration Biden. Ce programme, destiné aux migrants dans l’impossibilité de regagner leur pays d’origine en toute sécurité en raison de conflits ou de catastrophes, garantissait un séjour légal et un permis de travail jusqu’à l’automne 2026.
Suite à cette révocation, les ressortissants vénézuéliens établis aux États-Unis font désormais face à un risque d’expulsion imminent. Mais cette décision fera très certainement l’objet de poursuites judiciaires.
Les autorités du DHS ont défendu cette décision en soulignant que l’administration précédente avait agi de manière précipitée en accordant cette extension. “Étant donné le délai exceptionnellement court depuis sa mise en place, l’extension ne peut être maintenue”, précise la note du DHS citée par The New York Times. L’administration Trump critique régulièrement le TPS, estimant que ce programme s’est écarté de sa mission initiale pour devenir un moyen détourné d’obtenir une résidence permanente, a rapporté The New York Times.
Durant sa première présidence, M. Trump avait déjà tenté de supprimer le TPS pour plusieurs nationalités, notamment les Haïtiens et les Salvadoriens, mais ces tentatives avaient été bloquées par les tribunaux fédéraux. Noem dispose maintenant d’un délai jusqu’à samedi pour statuer sur une éventuelle extension alternative pour les Vénézuéliens ayant obtenu le TPS en 2023. Sans décision dans ce délai, les protections seront automatiquement prolongées de six mois, selon les informations de The New York Times.
Cette nouvelle orientation politique suscite de vives préoccupations au sein de la communauté des défenseurs des droits des immigrés.
Dans une déclaration à The New York Times, Aaron Reichlin-Melnick, représentant du Conseil américain de l’immigration, a exprimé son inquiétude : “Par cette décision, la secrétaire Noem plonge plus de 600 000 personnes dans une incertitude administrative. Ces individus resteront dans le flou concernant leur statut légal jusqu’à la fin de l’année.”
L’administration Biden avait justifié sa première extension du TPS en évoquant la situation humanitaire critique au Venezuela. “Le régime oppressif de Maduro a engendré une crise politique et économique majeure, caractérisée par une criminalité endémique, des pénuries alimentaires et médicales, et une instabilité généralisée”, avait expliqué le Département de la Sécurité intérieure sous l’administration Biden, a rapporté The New York Times.
À l’approche de l’échéance de samedi, la communauté vénézuélienne et ses soutiens attendent avec anxiété les prochaines décisions de l’administration Trump. L’issue pourrait avoir des répercussions majeures sur le statut juridique et les conditions de vie de centaines de milliers de personnes, ainsi que des implications économiques significatives pour les secteurs dépendant de la main-d’œuvre protégée par le TPS.
Le Venezuela n’était pas le seul pays ayant été redésigné pour le TPS. Le Salvador, l’Ukraine et le Soudan avaient également bénéficié d’une redésignation du statut de protection temporaire.
Pour les bénéficiaires haïtiens, le TPS s’étend jusqu’au mois de février 2026, à moins que le tout puissant président d’extrême droite ne décide de l’abroger avant son expiration. Il avait adopté une décision similaire lors de son premier mandat, mais un juge fédéral avait exigé que le TPS soit réinstauré en attendant une décision finale de justice, qui, à ce jour, n’a toujours pas été prise.