A l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie, la biphobie et la lesbophobie le 17 mai dernier, le Collectif Haïtien d’Aide et d’Appui à l’Émancipation Sociale CHAAPES a organisé, ce samedi 21 mai 2022, une conférence débat autour de la thématique de l’année “Nos Corps, nos vies, nos Droits”.
Trois intervenants dont Raissa Seisha Dubouquet, infirmière, Wilky Bien Aimé psychologue et Wendy Cernéus travailleur social ont échangé avec une vingtaine de participants: des homosexuels et des invités.
Les discussions ont porté notamment sur la discrimination, la stigmatisation et les différentes formes de violence que pourrait subir la communauté LGBT+ en Haïti en raison des normes et des valeurs établies par la société.
“Là où j’habite à chaque fois que j’arrive dans la cour, les gens se mettent en rang pour se moquer de moi” balance un participant.
Ces genres de comportements à l’égard des homosexuels font partie des violences verbales évoque Wendy CERNÉUS travailleur social. Dans son intervention, il dénombre trois types de violence: verbale, physique et psychologique. La dernière, dit-il, est la plus puissante car elle peut conduire au suicide.
Wilcky Bien-Aimé, psychologue, plus de 4 ans d’expérience à travailler avec la communauté LGBT+, évoque les conséquences désastreuses de la discrimination et de la stigmatisation de la population clé.
Discriminer un homosexuel peut avoir des impacts sur sa vie personnelle, relationnelle et professionnelle, énumère le psychologue.
“La personne stigmatisée peut se sentir inférieure, humiliée, rejetée etc., poursuit monsieur Bien-aimé, avant d’ajouter que tout le monde est libre de vivre sa vie peu importe son orientation sexuelle.
Créé en 2016 à Pétionville, depuis 2019, le Collectif Haïtien d’Aide et d’Appui à l’Émancipation Sociale CHAAPES, travaille avec la population clé dans le département de l’Artibonite, notamment les professionnels de sexes, les PVVIH.
Contrairement aux autres départements, l’Artibonite est le département où la communauté LGBT+ subit moins de violence selon Steeven JEANGILLES coordonnateur exécutif de CHAAPES. “Si on parle de violence verbale, oui il y en a beaucoup mais violence physique on n’en voit pas souvent ” ajoute-t-il.
Pour l’exécution des différents projets, le Collectif Haïtien d’Aide et d’Appui à l’Emancipation Sociale bénéficie le soutien financier de FOSREF.
Si nous continuons de grandir et améliorer la qualité de nos services c’est grâce à la collaboration de FOSREF avec laquelle nous avons actuellement trois projets en cours dont PEPFAR, Fond mondiale VIH et COVID-19.
Action citoyenne pour l’égalité sociale en Haïti (ACESH), Association pour lutter contre l’homophobie (APLCH) et le Collectif Haïtien d’Aide et d’Appui à l’Émancipation Sociale (CHAAPES) sont les trois associations LGBT+ présentes dans le département de l’Artibonite militant pour l’émancipation et le respect de cette communauté.