A l’instar du gouvernement des États-Unis qui a déployé des Marines pour garantir la sécurité de son ambassade et de son personnel diplomatique et consulaire, le gouvernement du Canada a pris la même décision, selon les informations obtenues par la rédaction de Caribbean Television Network.
Le jeudi 21 mars 2024, des soldats canadiens ont été photographiés sur le toit du bâtiment abritant l’ambassade du Canada sur l’autoroute de Delmas, entre les numéros 73 et 75.
D’après nos informations, ces militaires sont présents à Port-au-Prince pour assurer la sécurité et la protection de l’ambassade du Canada, ainsi que pour aider les ressortissants canadiens à quitter le pays après avoir été confrontés à la violence des gangs exacerbée depuis le jeudi 29 février 2024.
Aucune information n’a été communiquée par le gouvernement du Canada concernant la mission spécifique de ces soldats sur le territoire haïtien.
Le 7 mars 2024, un manifestant antigouvernemental avait lancé un pneu enflammé dans l’enceinte de l’ambassade du Canada à Delmas.
Entre-temps, dans un communiqué daté du 14 mars 2024, le Canada a réaffirmé son engagement envers Haïti et le peuple haïtien.
“Notre priorité immédiate reste la sûreté et la sécurité des Canadiens alors que nous continuons à surveiller de près la situation sécuritaire en Haïti.”
Le gouvernement du Canada “évalue continuellement la sécurité de son personnel et de ses biens à l’étranger au moyen d’une analyse rigoureuse de l’évaluation des risques. En raison de la volatilité de la situation sécuritaire, du manque de fournitures fiables et de la nécessité de soutenir une présence efficace dans une situation volatile, le Canada fait temporairement appel au personnel essentiel de son ambassade en Haïti. Le personnel relocalisé continuera à remplir ses fonctions à partir d’un pays tiers. Dans des situations similaires, les retraits temporaires de missions ne sont pas rares”, indique le communiqué.
L’ambassadeur du Canada en Haïti demeurera dans le pays et continuera de travailler avec les parties prenantes haïtiennes et les partenaires internationaux pour mettre en œuvre l’accord politique. Le Canada continuera à soutenir les solutions dirigées par les Haïtiens aux crises politiques, sécuritaires et humanitaires, a fait savoir le gouvernement canadien. Toutefois, “l’ambassade du Canada à Port-au-Prince, en Haïti, reste temporairement fermée au public, mais continue à fournir des services consulaires aux Canadiens qui ont besoin d’aide en Haïti”, lit-on dans le communiqué de la représentation diplomatique du Canada en Haiti.
Depuis le jeudi 29 février, la situation s’est dégradée à Port-au-Prince. Des bandits armés ont attaqué des infrastructures policières et l’aéroport international, provoquant pratiquement la fermeture du pays sur le reste du monde.
Le 11 mars 2024, sous pression de Washington, le Premier ministre Ariel Henry a annoncé sa démission en attendant la mise en place d’un Conseil Présidentiel pour diriger une nouvelle transition, conformément aux souhaits des États-Unis et de la Communauté caribéenne (CARICOM), qui agissent en tant que médiateur entre les acteurs haïtiens.
Port-au-Prince est en état d’alerte, avec des fusillades, des assassinats, des attaques contre les postes de police et d’autres violations des droits humains qui rythment le quotidien d’une population laissée à elle-même.