Le Président Nicolas Maduro a remporté les élections présidentielles du Venezuela.
Avec 80 % des votes comptabilisés, le dirigeant socialiste a obtenu 51 % des voix contre 44 % pour son rival Edmundo González Urrutia de la Plateforme unitaire démocratique (PUD), selon des résultats publiés par la commission électorale.
Des résultats contestés par l’opposition vénézuélienne qui dénonce des irrégularités graves.
La période électorale a été marquée par de nombreuses controverses. Les dirigeants de l’opposition ont dénoncé de nombreuses irrégularités, notamment le refus d’autoriser l’accès des témoins de l’opposition au siège du Conseil national électoral (CNE) pendant le décompte des voix, ainsi que des arrêts présumés dans la transmission des données entre les bureaux de vote locaux et le bureau central. Selon eux, ces actions avaient pour but d’empêcher le traitement de votes supplémentaires.
Les États-Unis ont également exprimé des “sérieuses inquiétudes” concernant les résultats de l’élection, qui selon eux, “ne reflètent pas la volonté ou les votes du peuple vénézuélien”. Ils ont souligné l’importance d’un décompte transparent et équitable des voix et ont exhorté le CNE à publier ses résultats.
Dans une déclaration peu après la publication des résultats, le secrétaire d’État américain a plaidé en faveur de la transparence dans le dépouillement des bulletins de vote. Les candidats de l’opposition et les observateurs doivent avoir accès au processus de comptage des voix, a déclaré Antony Blinken.
La victoire de M. Maduro s’inscrit dans la continuité du « chavisme », l’idéologie et le mouvement politique lancés par l’ancien président Hugo Chávez en 1999. M. Maduro, qui a accédé à la présidence après la mort de M. Chávez en 2013, continuera à diriger le pays riche en pétrole, qui a subi l’un des effondrements économiques les plus graves de l’histoire récente. M. Maduro attribue les difficultés économiques du pays aux sanctions étrangères, qu’il décrit comme faisant partie d’une « guerre économique » contre le Venezuela.
À Caracas, les réactions aux résultats des élections ont été polarisées. Les partisans de M. Maduro ont fait la fête devant la résidence officielle du président, tandis que les partisans de l’opposition ont exprimé leur désarroi en pleurant et en s’embrassant dans les rues. De nombreux électeurs avaient indiqué qu’ils quitteraient le pays en cas de victoire de M. Maduro, invoquant la répression violente et les difficultés économiques rencontrées sous son administration, a rapporté le média américain CNN.
La période précédant l’élection a également été marquée par des difficultés importantes. L’organisation de défense des droits de l’homme Laboratorio de Paz a signalé qu’au moins 71 personnes, pour la plupart affiliées à l’opposition, ont été détenues arbitrairement pendant la campagne. En outre, une douzaine de médias en ligne ont été bloqués dans le pays, ce qui a suscité des inquiétudes supplémentaires quant à l’équité du processus électoral, rapporte CNN.