Aux origines des crises qui ont détruit l’économie, ravagé le pays et semé misère et désolation, les échéances électorales n’y sont pas pour rien. Elles ont même servi de détonateur. Les gouvernements qui ont défilé, sans véritable horizon politique pleinement assumé, n’ont eu de cesse de mener campagne pour leur propre survie et pour celle de leurs mentors politiques ou « puissances tutélaires », au mépris de leur propre obligation. Seule exception, le bref intermède du gouvernement Mehdi Jomaa qui avait convenu, dès le départ, de ne pas descendre dans l’arène politique. Délié de toute tentation électoraliste, il n’avait d’autres obligations que celles que lui dictaient les charges gouvernementales. Les politiques publiques y avaient droit de cité. Il y avait une vision et l’incarnation d’une ambition et d’un dessein national, alors même que ce gouvernement était lié par un CDD. Une transition dans la transition pour sauver l’édifice démocratique menacé d’implosion. Seule et unique éclaircie. Le reste, ce n’étaient qu’années de braise et de plomb. Une véritable descente aux enfers. On recrute à portes déliées, au mépris de toutes les lois de l’économie. On augmente les salaires à tout-va. On ferme les yeux sur les déboires des entreprises publiques. On distribue à grand renfort d’endettement ce que l’on ne produit pas. On laisse faire et passer là où il aurait fallu faire faire, réguler et superviser. Et, le cas échéant, sanctionner. On remet à plus tard les réformes qui s’imposent, au risque de casser tous les ressorts de la croissance. Les gouvernements en question, sous influence et sous tutelle partisane, étaient plus soucieux des revendications syndicales, fussent-elles excessives, de la colère des sans-emplois et des corporations insatiables. Et l’étaient beaucoup moins aux signaux d’alarme des économistes, des agences de…