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Donald Trump envisage de réinstaurer les bracelets électroniques pour surveiller les immigrants : une pratique jugée humiliante

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

 

Donald Trump envisage de réinstaurer les bracelets électroniques pour surveiller les immigrants : une pratique jugée humiliante

Donald Trump envisage de réintroduire l’utilisation des bracelets électroniques pour surveiller les immigrants en situation irrégulière aux États-Unis durant son second mandat présidentiel.

Ces dispositifs, fixés à la cheville, permettent de suivre les déplacements des individus placés sous contrôle judiciaire.

Initialement conçus pour les personnes en période probatoire, en liberté surveillée ou en attente de jugement, ils sont également utilisés pour les condamnés jugés peu dangereux et présentant un faible risque de récidive.

Considérant que cette technologie implique un investissement considérable, son application aux immigrants sans antécédents criminels avait été restreinte sous l’administration Biden.

La réinstauration de ces dispositifs soulève d’importantes préoccupations.

Loin de constituer une réelle alternative à l’incarcération, leur usage risque d’élargir de manière disproportionnée le champ d’application des lois migratoires.

Des experts soulignent que ces bracelets sont particulièrement humiliants et peuvent engendrer des effets psychologiques notables chez les porteurs, posant des questions cruciales sur leur pertinence, leur éthique et leur efficacité.

L’équipe de Donald Trump inscrit cette mesure dans une stratégie globale visant à renforcer le contrôle aux frontières et à intensifier les expulsions.

Actuellement, ce programme, intégré aux “Alternatives à la détention” de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), permet de surveiller plus de 25 000 migrants à l’aide de dispositifs électroniques. Cependant, son coût pour les contribuables est loin d’être négligeable, atteignant environ 80, 000 dollars par jour.

Si la surveillance électronique est parfois présentée comme une solution économique par rapport aux centres de détention, ses limites sont nombreuses. Les bracelets électroniques, qui constituent la forme la plus restrictive de cette technologie, suscitent un débat croissant sur leurs effets sur les droits fondamentaux et la liberté des migrants.

Pour leurs détracteurs, ces dispositifs s’apparentent à une forme moderne d’humiliation, notamment lorsqu’ils sont visibles en public. Ils restreignent la liberté de mouvement, amplifient la stigmatisation sociale et aggravent souvent la détresse psychologique des individus en attente d’une décision sur leur statut migratoire.

En revanche, les partisans du programme le considèrent comme un compromis nécessaire. Selon eux, il offre aux migrants la possibilité de rester dans la communauté tout en garantissant leur présence aux audiences judiciaires.

Ron Vitiello, ancien directeur de l’ICE, souligne que ces dispositifs ne remplacent pas la détention mais s’intègrent dans une approche globale, incluant l’expansion des centres de détention et un contrôle renforcé.

Pour Donald Trump et son équipe, le bracelet électronique est présenté comme une mesure préventive contre la criminalité des immigrants. Cependant, cette rhétorique est contredite par des données statistiques qui montrent que les personnes en situation irrégulière sont dix fois moins susceptibles de commettre des délits. Ces migrants sont généralement décrits comme des individus respectueux des lois, cherchant avant tout à améliorer les conditions de vie de leur famille.

Malgré son rôle dans le suivi des migrants, l’efficacité du bracelet électronique reste relative. Des incidents, où des individus ont sectionné leur dispositif pour disparaître, mettent en lumière les limites du système. Un cas médiatisé a notamment révélé les failles de ce dispositif lorsqu’un individu accusé de délits graves a réussi à échapper à la surveillance en retirant son bracelet.

Sur le plan financier, bien que ce programme soit moins coûteux que la détention classique, son budget demeure conséquent. Avec des dépenses quotidiennes dépassant 80 000 dollars, des questions se posent sur sa pertinence. Par ailleurs, son impact humain – notamment la stigmatisation, les restrictions de liberté et les troubles psychologiques – ajoute une complexité supplémentaire au débat.

D’un point de vue sociétal, l’expansion du programme pourrait détériorer les relations entre les communautés immigrées et les autorités. La crainte d’une surveillance permanente risque de dissuader les individus de solliciter des services essentiels, de signaler des crimes ou de s’engager dans des activités communautaires.

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