fbpx

Blocage de l’envoi de policiers kenyans en Haïti : Le gouvernement Kenya fera appel de la décision de la Haute Cour

Darbouze Figaro

Le gouvernement du Kenya a annoncé vendredi qu’il fera appel de la décision de la Haute Cour du pays d’Afrique de l’Est, qui, dans un verdict rendu un peu plus tôt, a bloqué le déploiement de policiers kényans pour aider à combattre les gangs armés en Haïti, dans le cadre d’une mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) que le pays de l’Afrique de l’Est s’est proposé de diriger.

La Haute Cour de Nairobi a déclaré inconstitutionnel et illégal le déploiement de policiers kenyans en Haïti arguant que seuls les militaires peuvent être envoyés hors du pays pour participer à des opérations étrangères et que cela ne peut se faire que s’il existe un accord de réciprocité avec le pays hôte.

Il a ajouté que le Conseil national de sécurité n’a pas l’autorité légale pour envoyer des policiers hors du Kenya. Le conseil ne peut déployer que des militaires, et non des policiers, pour des missions de maintien de la paix comme en Haïti.

Cette décision du Tribunal fait suite à une plainte déposée par un chef de l’opposition kenyane, Ekuru Aukot, indiquant que l’envoi de policiers à l’étranger n’était pas prévu par la constitution kenyane.

Dans un communiqué, le gouvernement kenyan a dit prendre acte de la décision de la Haute Cour et annoncé qu’il interjettera appel.

« Bien que le gouvernement respecte l’Etat de droit, nous avons néanmoins décidé de contester immédiatement le verdict de la Haute Cour », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Isaac Maigua Mwaura. Selon l’organisation judiciaire du Kenya, Après la Haute Cour, il y a la cour d’appel puis la Cour suprême.

Le communiqué du gouvernement met en avant le « passé exceptionnel » du Kenya en matière de contribution aux missions de maintien de la paix dans des pays tels le Soudan du Sud, la Namibie, la Croatie, le Libéria et la Sierra Leone.

Le porte-parole Isaac Maigua Mwaura a réitéré l’engagement du gouvernement à s’assurer que le Kenya puisse « honorer ses obligations internationales en tant que membre de la communauté internationale et du comité des nations ».

Les préparatifs au déploiement de la Mission pourtant à une phase avancée

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur Haïti jeudi, le représentant du Kenya a déclaré que son avait enregistré des progrès notables dans la phase préparatoire du déploiement de la MMSS.

Le représentant avait même annoncé la tenue d’une conférence de planification avec les pays contributeurs de policiers à la mi-février et d’une autre conférence visant à recueillir les ressources financières, matérielles et moyens logistiques nécessaires pour la MMSS.

Le peuple haïtien n’en peut plus, face à la barbarie des gangs

Le ministre haïtien des affaires étrangères Jean Victor Généus a appelé jeudi à l’accélération du processus de déploiement de la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, déclarant que le peuple haïtien n’en peut plus.

« Chaque jour qui passe sans cet appui tant espéré, c’est un jour de trop que nous vivons dans l’enfer des gangs», a lancé le chancelier Généus à l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité. Il a affirmé « qu’il n’y a aucune différence entre la barbarie des gangs armés en Haïti et la situation dans des zones de guerre qui émeuvent le monde. »

La décision de la Haute Cour du Kenya est un coup dur pour le gouvernement haïtien dirigé par le premier ministre de facto Ariel Henry qui n’attend que le déploiement de la force multinationale pour adresser la grave crise sécuritaire qui sévit en Haïti.

Pages