Alors que les Palestiniens étaient censés célébrer la naissance de Jésus, le personnage le plus connu au monde, censé être né en Palestine, l’armée israélienne a tué plus de 100 personnes à Gaza la veille de Noël, selon des responsables palestiniens de la santé. Il s’agit de la journée la plus meurtrière depuis qu’Israël a commencé à bombarder Gaza il y a 11 semaines, à la suite d’une attaque du Hamas qui a fait plus de 1 200 morts en Israël.
Plus de 70 % des personnes tuées se trouvaient dans un camp de réfugiés, à Maghazi, au centre de la bande de Gaza assiégée, l’une des zones censées être plus sûres, selon l’armée israélienne.
“J’ai 60 personnes à la maison, des personnes qui sont arrivées chez moi en croyant que la zone centrale de Gaza était sûre. Maintenant, nous cherchons un endroit où aller”, a déclaré un résident des camps de réfugiés, rapporte l’agence anglaise Reuters.
Sur une photo circulant sur les réseaux sociaux, on voit un homme serrer son enfant mort dans ses bras. “Les murs et les rideaux nous sont tombés dessus”, a-t-il déclaré. “J’ai tendu la main vers mon enfant de quatre ans, mais je n’ai trouvé que des pierres”, a-t-il ajouté, a rapporté Reuters.
Selon le porte-parole du ministère de la santé de Gaza, Ashraf Al-Qidra, un grand nombre des personnes tuées à Maghazi étaient des enfants et des femmes.
Les cérémonies prévues dans les églises palestiniennes de Bethléem, territoire occupé par Israël où est né Jésus, ont été annulées.
“Si le Christ devait naître aujourd’hui”, a déclaré le chef de l’église luthérienne, le révérend Munther Isaac, “il naîtrait sous les décombres et les bombardements israéliens. C’est un message fort que nous envoyons au monde qui célèbre les fêtes”, a ajouté le révérend, rappelant que le Christ n’est pas né dans le pays des conquérants, mais à Bethléem, en Palestine, où des milliers de personnes sont tuées par l’armée israélienne.
“Bethléem est triste et brisée. Nous souffrons tous de ce qui se passe à Gaza, nous nous sentons impuissants et accablés par notre incapacité à offrir quoi que ce soit”, a déclaré le révérend, dont la déclaration a été rapportée par ALJAZEERA.
Dans une déclaration publiée sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, le pape François a, une fois de plus, dénoncé la cruauté d’Israël à Gaza. “Ce soir, nos cœurs sont à Bethléem, où le Prince de la paix est une fois de plus rejeté par la logique futile de la guerre, par le choc des armes qui, aujourd’hui encore, l’empêche de trouver une place dans le monde. #Christmas”, a écrit le pape, qui a également appelé à la libération des Israéliens retenus en otage par les militants du Hamas.
Le 22 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2720, appelant notamment à l’acheminement immédiat, sûr et sans entrave d’une aide humanitaire à grande échelle directement à la population civile palestinienne dans l’ensemble de la bande de Gaza.
La résolution n’a pas demandé de cessez-le-feu permanent à Gaza. Les États-Unis ont plusieurs fois opposé leur veto à des résolutions contenant une telle formulation, arguant qu’un cessez-le-feu donnerait au Hamas le temps de préparer une nouvelle attaque contre Israël.
Entre-temps, l’armée israélienne continue de bombarder Gaza.
Selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 20, 400 Palestiniens ont été tués sous les yeux complices des pays les plus puissants du monde, qui décident de faire de la politique avec des vies palestiniennes innocentes.
Israël a jusqu’à présent rejeté les appels à un cessez-le-feu jusqu’à ce qu’il détruise le Hamas, qualifié d’organisation terroriste par l’Occident.
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre a coûté la vie à plus de 1 200 Israéliens.
Mais “le Hamas n’a pas créé le conflit”, selon le représentant de la Palestine aux Nations unies. “C’est le conflit qui a créé le Hamas”, a-t-il ajouté lors d’un discours prononcé à l’ONU il y a quelques semaines.
Le conflit entre Israël et la Palestine est très ancien. En 1967, Israël a décidé d’occuper plusieurs parties de la Palestine, dont la Cisjordanie, qui comprenait Bethléem, où Jésus serait né.
En 2023, les Nations unies estiment que plus de 700 000 colons israéliens vivent sur les terres occupées par les Palestiniens, qui comprennent la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Ce chiffre représente plus de 10 % de la population totale d’Israël.