Le IXe sommet des Amériques s’est déroulé à Los Angeles entre le 6 et le 10 juin dernier. Une forte délégation conduite par le premier ministre Ariel Henry avait représenté Haïti lors de ces assises qui avaient réunies le gratin des représentants des pays du continent hormis Cuba, Venezuela, Nicaragua et le Mexique désisté après la décision de l’administration Biden de ne pas inviter les 3 premiers pays.
« Construire un avenir durable, résilient et équitable pour notre hémisphère » a été le thème retenu pour ce grand rendez-vous des chefs d’État et de gouvernement du continent américain et des Caraïbes.
De retour au pays après son séjour à Los Angeles, le premier ministre Ariel Henry a dressé un bilan globalement positif de sa participation au Sommet et dit attendre avec un certain optimisme, les retombées pour Haïti dans plusieurs domaines.
Sans être spécifique sur les retombées du sommet, Ariel a fait état de plusieurs rencontres bilatérales et multilatérales tenues notamment sur un Plan d’action sur la santé et la résilience dans les Amériques, un Programme Régional pour la Transformation numérique ; un Plan d’action interaméricain sur la gouvernance démocratique.
La problématique de l’insécurité, la migration, la criminalité transnationale, les changements climatiques, le blanchiment des avoirs a été au cours des rencontres du chef du gouvernement avec la Vice-Présidente des USA, Kamala Harris, le président dominicain Luis Abinader entre autres a dit Ariel Henry lors d’un point de presse.
Les vraies retombées pour Haïti
Pour en savoir plus, ZoomHaitiNews s’est référé à un communiqué du département d’Etat envoyé à sa rédaction lundi 13 juin 2022. Trois points concernent particulièrement Haïti dans ce document. D’abord ‘’les États-Unis fournissent 11 500 visas de travail H-2B pour l’Amérique centrale et Haïti, ensuite, il est question d’une ‘’réinstallation d’un nombre supérieur de réfugiés haïtiens’’ et la ‘’reprise du programme de regroupement des familles haïtiennes’’.
Les retombées globales du IXe sommet des Amériques
À côté de ses points spécifiques, Haïti peut espérer de certaines retombées issues des 4 piliers contenus dans la déclaration finale axées autour de la stabilité et l’assistance aux communautés, l’expansion des voies légales, la gestion humaine des migrations et l’intervention d’urgence coordonnée.
En ce qui concerne la stabilité et assistance aux communautés des pays comme le Belize qui entend mettre en œuvre en août 2022 un programme de régularisation des migrants d’Amérique centrale et de la CARICOM qui vivent illégalement dans le pays depuis un temps bien défini. La Colombie a réaffirmé son engagement à mettre pleinement en œuvre son annonce de statut de protection temporaire pour les migrants et réfugiés vénézuéliens déplacés sur son territoire. Des permis de régularisation à un total de 1,5 million de migrants et réfugiés vénézuéliens d’ici la fin août 2022.
Le Costa Rica s’engage à préparer la reconduction du régime spécial de protection complémentaire temporaire pour les migrants du Venezuela, du Nicaragua et de Cuba arrivés avant mars 2020.
L’Équateur envisage la fourniture de documents d’identification en vue du processus de régularisation tenant compte des difficultés actuelles auxquelles sont confrontés les citoyens vénézuéliens. L’Équateur entend élargir ce processus à tous les Vénézuéliens.
Pour sa part, les États-Unis fourniront un soutien supplémentaire en vue d’un mécanisme de réponse à la crise migratoire. En collaboration avec le Congrès, le gouvernement américain va fournir 25 millions de dollars supplémentaires au mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF) hébergé à la Banque mondiale pour prioriser des pays d’Amérique latine tels que l’Équateur et le Costa Rica dans le cadre de leurs programmes de régularisation récemment annoncés pour les populations déplacées de migrants et de réfugiés résidant au sein de leurs pays respectifs.
Les États-Unis annoncent 314 millions de dollars de nouveaux financements du bureau PRM et de l’USAID dans le cadre des activités en faveur de la stabilisation dans les Amériques.
Pour le deuxième pilier qui concerne les voies légales et protection, les pays de la région ont stratégiquement établi des programmes prioritaires de voie légale correspondant aux principales motivations des migrations pour l’emploi, la protection et le regroupement familial. En ce sens, le Canada promet d’augmenter le nombre de réfugiés réinstallés en provenance des Amériques et entend accueillir jusqu’à 4 000 personnes d’ici 2028, offrant ainsi des solutions durables à un certain nombre de réfugiés dans la région.
Le Canada ‘’promet aussi de s’attaquer aux causes profondes et investit 26,9 millions de dollars en 2022-2023, sous forme de financement supplémentaire pour le renforcement des capacités liées à la migration et à la protection dans les Amériques. Ce financement s’applique à des projets dans l’ensemble de l’Amérique latine et des Caraïbes axés sur la facilitation de l’intégration socio-économique et sur le marché du travail des réfugiés et des migrants, l’amélioration des systèmes de gestion des frontières et des migrations, les droits des migrants, des réfugiés et des communautés d’accueil, la promotion de l’égalité des genres et d’une croissance économique inclusive et la prévention du trafic de migrants et de la traite des personnes, ainsi que la lutte contre ce trafic’’.
Le Canada étant un fervent partisan de la mobilité de la main-d’œuvre prévoit d’accueillir plus de 50 000 travailleurs agricoles du Mexique, du Guatemala et des Caraïbes en 2022.
Pour sa part, le Guatemala ‘’approuve une nouvelle législation pour promouvoir les programmes de migration légale de main-d’œuvre.’’
Le Mexique doit élargir le programme existant de carte de travailleur frontalier à 10 000 voire 20 000 bénéficiaires supplémentaires. Ce programme permet une plus grande mobilité de la main-d’œuvre pour répondre aux besoins des employeurs au Mexique, promouvoir le développement économique en Amérique centrale et offrir une alternative à la migration irrégulière. Le pays doit aussi lancer un nouveau programme de travail temporaire offrant des opportunités d’emploi au Mexique à 15 000 voire 20 mille travailleurs guatémaltèques par an tout en élargissant l’admissibilité à ce programme pour inclure le Honduras et le Salvador à moyen terme.
Le Mexique intégrera 20 000 réfugiés reconnus sur le marché du travail mexicain au cours des trois prochaines années.
Les États-Unis ont promis de lancer le développement d’un programme pilote de 65 millions de dollars du département de l’Agriculture (USDA) pour aider les agriculteurs américains qui embauchent des travailleurs agricoles dans le cadre du programme H-2A. 11 500 visas de travailleurs saisonniers non agricoles H-2B seront accordés aux ressortissants du nord de l’Amérique centrale et d’Haïti.’’
En sa qualité d’observateur, l’Espagne envisage de doubler le nombre d’autorisations de travail pour les Honduriens dans le cadre de ses programmes de migration circulaire.
Pour le troisième pilier qui concerne la gestion humaine des frontières, des actions concrètes doivent êtres entreprises pour réduire la migration irrégulière et gérer conjointement les migrations sur l’ensemble du continent. Ce pillier sera matérialisé à l’avenir par ‘’l’application humaine des lois aux frontières, le retour des migrants sans besoin de protection ou autre justification légale de séjour, la facilitation des retours vers les pays de résidence ou d’origine les plus récents, l’aide aux retours volontaires assistés et le renforcement du partage d’informations et de la coopération bilatérale et régionale en matière de répression du trafic de migrants et de la traite des êtres humains’’.
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