Haïti : Près de 25 000 déplacés internes en février à cause des violences à Port-au-Prince

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

L’insécurité persistante en Haïti continue d’alimenter une crise humanitaire de grande ampleur.
Selon les dernières données de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 24 155 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile en février en raison de la montée des violences dans plusieurs quartiers de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.

Les zones les plus touchées incluent Delmas 19 et Codada (Delmas 30) dans la commune de Delmas, le quartier de Carrefour-Feuilles dans la commune de Port-au-Prince, ainsi que les quartiers Cargo, Métivier et Corvette dans la commune de Pétion-Ville et Tabarre 27 dans la commune de Tabarre.

Ces quartiers sont le théâtre d’attaques violentes menées par la coalition criminelle “Viv Ansanm”, qui ne cesse d’étendre son emprise sur la capitale.

Près de 49 % des déplacés proviennent de Port-au-Prince, l’épicentre des affrontements entre gangs armés et forces de l’ordre. Cette nouvelle vague de déplacements aggrave une situation déjà dramatique, alors que la majorité des victimes avaient déjà été contraintes de fuir lors d’épisodes de violence précédents.

Des solutions d’hébergement précaires face à l’urgence

Face à l’urgence, 50 % des déplacés ont trouvé refuge chez des proches ou dans des familles d’accueil, tandis que l’autre moitié est hébergée dans 34 sites, dont 7 nouvellement créés pour faire face à l’afflux de réfugiés internes.

Cependant, 7 sites d’hébergement, qui accueillaient auparavant 17 454 personnes, ont dû être fermés en raison de l’insécurité, forçant ces familles à se déplacer une nouvelle fois.

Une crise humanitaire qui s’intensifie

La recrudescence de la violence accentue une crise humanitaire déjà alarmante. Les déplacés font face à un manque criant de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et d’abris décents. Les ONG locales et internationales alertent sur les risques sanitaires liés à la surpopulation dans ces camps, où les conditions de vie se détériorent rapidement.

Les infrastructures humanitaires sont débordées, tandis que l’insécurité complique l’acheminement de l’aide vers les zones les plus touchées.

Un gouvernement impuissant face à l’insécurité

La situation sécuritaire à Port-au-Prince et ses environs reste hors de contrôle, les autorités étant incapables de contenir l’expansion des groupes armés. Cette instabilité chronique entrave également les efforts humanitaires, rendant difficile l’accès aux zones sinistrées.

Le gouvernement haïtien et ses partenaires internationaux doivent agir rapidement pour :

• Renforcer la sécurité dans les zones affectées afin de permettre aux déplacés de regagner leur domicile.

• Améliorer l’accès aux services de base, notamment l’alimentation, l’eau potable et les soins de santé.

• Mettre en place des solutions durables pour éviter la répétition des crises de déplacement.

Alors que les bandits continuent de semer la terreur, des milliers de familles se retrouvent sans refuge et sans espoir de retour à la normale. Cette situation dramatique exige une mobilisation urgente afin de garantir la protection des civils et d’assurer une réponse humanitaire et sécuritaire efficace en Haïti.

 

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