Chaque année, plus de 20.000 enfants seraient victimes de viols ou d’agressions sexuelles par leur père. Ce constat alarmant est celui de la commission de l’inceste. Elle a rendu à l’automne dernier ses premières recommandations pour mieux prendre en charge les victimes présumées. Son rapporteur recommande notamment une meilleure prise en compte de la parole de l’enfant. Ce qui serait loin d’être le cas dans bon nombre d’incestes. Pour un parent ayant des doutes et désirant protéger son enfant, commence alors un combat fastidieux.
Ce combat, c’est celui de Djemila, infirmière libérale installée à Narbonne. La professionnelle de santé a porté plainte il y a un an, pour la seconde fois, contre son ex-mari Gilles Belzons dont elle est séparée depuis 2018. Son premier recours (octobre 2020) a été classé sans suite après une enquête préliminaire de trois mois, ouverte pour viols et agressions sexuelles incestueuses suite aux confessions de leur fils, âgé de bientôt 8 ans. Les faits reprochés (2018 à 2020) n’étaient pas suffisamment caractérisés pour le parquet de Narbonne.
Un notable dans le monde du rugby à Narbonne
Gilles Belzons, surnommé “Bébelle” est un notable dans le Narbonnais, coprésident du club de Rugby de Narbonne (Pro D2), propriétaire de trois restaurants, c’est aussi un ancien joueur de rugby professionnel ayant joué à Béziers, Montauban, et Narbonne. “À chaque fois que j’allais porter plainte au commissariat de Narbonne, mon ex-mari était au courant dans l’heure qui suivait, confie son ex-épouse. J’ai fini par me rendre à la compagnie de gendarmerie de Narbonne. Nous avons alors été orientés à Carcassonne.”
Des propos jugés crédibles par un expert psychologue
L’enfant a été entendu à sept reprises lors de la première enquête, et s’est confié avec des détails précis sur l’agression dont il aurait été victime. À l’automne 2020, ce sont les…