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La gouverneure démocrate de l’Arizona Katie Hobbs s’engage à collaborer avec Donald Trump, mais met en garde contre toute tentative “d’intimidantes” de ses résidents 

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller
Credit Photo: The Hill

Le retour  de Donald Trump à la présidence continue d’alimenter des discussions intenses, particulièrement concernant ses intentions de renforcer la politique migratoire américaine.

La gouverneure démocrate de l’Arizona, Katie Hobbs, a clarifié sa position lors d’une conférence de presse lundi.

D’après The Hill, Mme Hobbs a manifesté sa volonté de collaborer avec la future administration Trump sur les questions de sécurité frontalière, tout en marquant clairement son opposition à des mesures qu’elle juge préjudiciables pour les habitants de son État.

Une coopération sous conditions

Lors de sa conférence de presse, Katie Hobbs a affirmé qu’elle ne voit aucun inconvénient pour collaborer avec la prochaine administration républicaine “pour maintenir les efforts de sécurité à la frontière “. Néanmoins, elle a fermement souligné son refus de cautionner des politiques susceptibles de nuire aux communautés : “Je m’opposerai à toute politique mal conçue qui ne soutient pas le travail fondamental réalisé ici, comme vous pouvez le constater aujourd’hui, et qui assure la sécurité de nos communautés”, a déclaré madame Hobbs. “Je refuse catégoriquement toute intimidation des communautés ou toute menace envers les résidents de l’Arizona”, a t-elle poursuivi. 

Cette prise de position reflète l’équilibre délicat que la gouverneure tente de maintenir entre la nécessaire collaboration avec une administration fédérale aux positions fermes et la défense des résidents de son Etat.

Arizona est un Etat frontalier ayant une grande quantité de citoyens en situation irrégulière.

Cette semaine, Donald Trump a confirmé son projet de procéder à des expulsions massives, un élément clé de sa campagne. Sur sa plateforme Truth Social, il a validé avec un “VRAI !!!” le message de Tom Fitton, directeur de l’organisation conservatrice Judicial Watch, qui annonçait que l’administration Trump était déterminée à : “proclamer l’état d’urgence nationale et déployer des ressources militaires pour contrer l’invasion orchestrée sous Biden via un programme d’expulsions massives.”

Karoline Leavitt, porte-parole de l’équipe de transition de Trump, a confirmé que le président élu mobilisera “toutes les ressources fédérales et étatiques nécessaires pour mener la plus vaste opération d’expulsion de criminels en situation irrégulière, de trafiquants de drogue et de passeurs de l’histoire américaine, tout en réduisant les coûts pour les familles américaines.”

La gouverneure Hobbs, tout en promettant de protéger les résidnets de son Etat, a réitéré  sa position ferme sur la sécurité frontalière, et exprimé sa détermination à lutter contre les organisations criminelles. “Aux cartels et aux criminels qui menacent la sécurité de nos communautés, je lance un message sans équivoque : l’Arizona est uni et déterminé à vous combattre”, a averti la dirigeante démocrate. 

Cette déclaration souligne la volonté de Hobbs de différencier clairement la lutte légitime contre la criminalité transfrontalière des mesures qu’elle juge disproportionnées ou préjudiciables.

L’Arizona, État frontalier stratégique, demeure un territoire clé dans le débat sur l’immigration et la sécurité nationale. Si Joe Biden y avait obtenu une victoire serrée en 2020, Trump a significativement devancé Kamala Harris en 2024, avec un écart de plus de 5 points.

Katie Hobbs, qui avait remporté de justesse le poste de gouverneure face à la républicaine Kari Lake en 2022, se trouve désormais au centre de ces tensions politiques complexes.

La victoire du démocrate Ruben Gallego contre Kari Lake lors de l’élection sénatoriale de 2024 a renforcé l’influence fragile des démocrates dans cet État crucial.

Les annonces de Trump concernant des déportations massives et l’utilisation potentielle de moyens militaires suscitent une vive anxiété au sein des communautés immigrées, particulièrement parmi les Haïtiens en situation irrégulière. Ces politiques plus agressives font craindre des répercussions dévastatrices sur les familles, les travailleurs et les enfants déjà en situation vulnérable.

De plus en plus de familles envisagent des solutions drastiques, comme le déménagement vers des États plus accueillants ou la demande d’asile au Canada voisin. Ces préoccupations sont particulièrement marquées en Arizona ainsi que dans plusieurs autres Etats où la question de l’immigration reste au cœur des débats politiques et sociaux.

Ce texte s’appuie sur des informations détaillées rapportées par The Hill, une source d’information de référence pour décrypter les enjeux politiques contemporains.

L’article original est accessible via ce lien :

The Hill.