Selon un article publié par ABC News, les leaders démocrates et les associations de défense des droits des immigrés s’organisent pour faire face à la stratégie de déportation massive proposée par Donald Trump qui revient au pouvoir en janvier prochain.
L’ancien président a déclaré vouloir lancer “la plus importante opération d’expulsion ” jamais vue aux États-Unis et a récemment confirmé cette intention sur sa plateforme Truth Social, indiquant qu’il était disposé à déclarer l’état d’urgence national et à utiliser des moyens militaires pour tenir cet engagement.
Une stratégie juridique minutieusement élaborée
Les procureurs généraux démocrates et les défenseurs des droits des immigrés se préparent activement à contester ces mesures devant la justice. Rob Bonta, procureur général de Californie, a affirmé : “Il causera de la souffrance et des préjudices. Tout ne peut pas être évité, mais pour s’attaquer illégalement à nos communautés d’immigrés, ils devront me passer sur le corps, et nous les bloquerons devant les tribunaux en utilisant tous les outils juridiques à notre disposition.”
La Californie, qui a gagné 80 % des batailles juridiques contre les décrets sur l’immigration durant le premier mandat de Donald Trump, a déjà constitué des dossiers pour réagir promptement aux nouvelles politiques. Ces préparatifs concernent des sujets cruciaux comme les expulsions massives, la citoyenneté de naissance, le programme DACA et les juridictions sanctuaires entre autres.
Sean Rankin, président de l’Association des procureurs généraux démocrates, a mis en avant une coordination nationale forte capable de mettre en deroute le plan machiavélique de l’homme fort du parti républicain:” Concernant l’immigration, nous savons que c’est une priorité pour Trump. À ce stade, nous ne relions pas simplement les points ; nous suivons des signaux évidents”, a t-il déclaré avant d’ajouter ” leur direction est parfaitement claire.”
Les politiques de Trump visent particulièrement les juridictions sanctuaires qui protègent les immigrants en situation irrégulière en restreignant leur collaboration avec les autorités fédérales. Tom Homan, nommé par Trump comme “tsar des frontières”, se dit prêt à affronter les démocrates. ” Ils doivent se retirer de notre chemin. C’est simple : soit vous coopérez avec nous, soit vous partez, car l’ICE accomplira sa mission quoi qu’il arrive”, avait menacé le partisant zélé de Donald Trump.
Face à ces menaces, Bob Ferguson, procureur général de l’État de Washington, a fait valoir sa détermination à s’opposer à ces mesures, soulignant que son équipe avait réussi à faire annuler 55 politiques de l’administration Trump entre 2017 et 2021. Néanmoins, a t-il prévenu, la prochaine administration pourrait adopter une approche plus systématique, compliquant davantage les contestations juridiques.
Le recours controversé à des lois militaires et historiques
Dans sa stratégie, Trump envisage de mobiliser des ressources militaires et d’invoquer des lois anciennes, notamment le Alien Enemies Act, pour accélérer les expulsions sans passer par les procédures judiciaires habituelles. Face à cette perspective, Lee Gelernt, directeur adjoint du projet Immigrants’ Rights à l’ACLU, a fermement déclaré :”Nous sommes préparés à contester instantanément toute tentative de mise en œuvre de telles mesures extrêmes.”
Le projet d’utiliser des lois datant de l’époque de guerre soulève une opposition vigoureuse, remettant en cause les droits fondamentaux des personnes ciblées par ces déportations.
Des organisations de premier plan, notamment l’ACLU et la Clinique des droits des immigrés de l’Université de New York, orchestrent une réponse nationale coordonnée. Alina Das, co-directrice de la clinique, a expliqué que: “Nous avons constitué un vaste réseau d’avocats plaidants et développons des stratégies proactives pour faire face aux scénarios les plus extrêmes qui pourraient survenir dans les quatre années à venir.”L’expérience acquise durant le premier mandat de Trump a considérablement renforcé leur capacité à contrer les futures mesures, a ajouté Lee Gelernt.
Une menace particulière pour les Haïtiens sans papiers
La communauté haïtienne se trouve particulièrement exposée face à cette politique agressive. De nombreux membres de cette communauté envisagent désormais de se réfugier dans des juridictions sanctuaires ou de demander l’asile dans des pays limitrophes comme le Canada, témoignant de l’inquiétude croissante au sein des populations immigrées. Mais les haïtiens et d’autres groupes d’immigrants pourront quand même compter sur des organisations de défense des droits humains et des élus démocrates pour tenter de freiner la politique anti-immigrants de couleur du groupe MAGA.
Pour plus d’informations, consultez le reportage complet d’ABC News.