Le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance, a révélé, mercredi, que le Ministère des finances a transféré trois millions quatre cents quatre-vingt-dix-neuf mille cinq cents (3 499 500.00) dollars américains sur le compte de la firme « Matador » dont l’ex-coordonnateur de l’USGPN, Dimitri Hérard est l’un des responsables, environ deux mois avant l’assassinat du président Jovenel Moïse, soit le 27 avril 2021. Ces fonds étaient censés être destinés renforcement de la sécurité présidentielle, croit savoir le militant des droits humains.
Pierre Espérance explique que cet argent a été décaissé sur ordre du secrétaire général d’alors du palais national, Lyonel Valbrun, qui cinq jours plus tôt, soit le 22 avril 2021, avait adressé une correspondance au ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, lui demandant de transférer cet argent sur un compte de la société de sécurité privée de Dimitri Hérard qui serait logé à la SOGEBANK.
« De fortes sommes ont été débloquées par le trésor avant l’assassinat de Jovenel Moïse », a révélé Pierre Espérance dont l’organisation a publié au moins deux rapports sur les circonstances du crime dont un ayant abouti à la conclusion que le président a été livré par ceux-là mêmes qui avaient la charge de sa sécurité.
Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, a été entendu mercredi par le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. L’audition aura duré environ 3 heures d’horloge. Le militant des droits humains a dénoncé le refus de la veuve du président, Martine Moïse, de répondre aux questions du magistrat instructeur, affirmant que la justice haïtienne doit contraindre l’ancienne première dame de collaborer.
Pierre Espérance a dit souhaiter que toute la lumière se fassse sur ce crime odieux. « Jovenel Moïse était le président d’Haïti, je n’étais pas son ami. Il a causé beaucoup de tort au pays, mais nous n’avions pas demandé sa mort », a déclaré le responsable du RNDDH.
Des proches du président assassiné ont appelé la population à descendre dans les rues, à la capitale comme dans les villes de province, à l’occasion de la commémoration du 2e anniversaire de son assassinat, ce vendredi 7 juillet 2023.
Il s’agira d’exiger justice en faveur du président-défunt, la poursuite des projets qu’il avait initiés et dénoncer la détérioration de la situation générale du pays, deux ans après ce crime crapuleux, a indiqué l’ingénieur Nader Joiséus, ancien ministre des travaux publiques et membre du groupe les Amis de JoMo, qui intervenait mercredi sur les ondes de Radio Vision 2000.
Joiséus a dénoncé le fait par le gouvernement d’avoir seulement décrété, cette année, la date du 7 juillet jour de deuil national contrairement à l’année dernière où ce jour était déclaré férié.