Donald Trump veut expulser des immigrants vers des pays tiers, mais plusieurs nations rejettent déjà le plan.
Selon un rapport détaillé de NBC relayé par The New Republic, l’ancien président cherche à expulser des immigrants vers des pays tiers, même si leur pays d’origine refuse de les accueillir. Cette stratégie sans précédent cible particulièrement des destinations comme les îles Turks et Caicos, les Bahamas, le Panama et la Grenade, des nations qui n’ont pas nécessairement les infrastructures ou les ressources pour accueillir un afflux massif de migrants. Ce qui constitue déjà un obstacle au projet controversé de déportation massive, qualifié de “plus grande opération d’expulsion de l’histoire américaine” par le président élu, qui devrait reprendre ses fonctions le 20 janvier prochain.
Cette politique risque d’avoir des conséquences humanitaires dévastatrices, laissant des milliers de personnes déplacées de manière permanente, les obligeant à s’installer dans des pays étrangers, souvent sans aucun lien culturel ou historique.
Des experts en immigration soulignent que cette situation pourrait créer une crise humanitaire sans précédent, avec des implications à long terme pour les personnes déplacées et les pays d’accueil. De plus, Trump souhaiterait que le Mexique accepte les immigrants non mexicains expulsés des États-Unis, une demande jugée hautement improbable par les analystes politiques et les experts en relations internationales, étant donné les tensions diplomatiques existantes et les ressources limitées du Mexique.
Les Bahamas ont déjà fermement rejeté cette proposition controversée, démontrant une opposition claire et unanime. Dans une déclaration officielle particulièrement ferme, le bureau du Premier ministre bahaméen a annoncé avoir “examiné et fermement rejeté le plan”, soulignant l’impossibilité logistique et financière d’une telle entreprise pour leur nation insulaire.
Les représentants du Panama, adoptant une approche plus diplomatique mais néanmoins distante, ont refusé de commenter directement la proposition. “Le gouvernement panaméen ne répond pas aux hypothèses et aux rumeurs”, a déclaré un porte-parole, laissant transparaître une réticence évidente.
Les autorités des îles Turks et Caicos, de la Grenade et du Mexique, quant à elles, ont maintenu un silence diplomatique, n’ayant pas répondu aux multiples demandes de clarification de NBC, a rapporté The New Republic.
Suivant les prescrits des lois, conventions et traités internationaux, aucun pays ne peut être forcé de recevoir des personnes déportées par un autre pays. Sous la première administration de Donald Trump et celle de Joe Biden, des pays, notamment en Afrique, ont à maintes reprises refusé de recevoir leurs citoyens expulsés par les États-Unis. Ce qui avait forcé le gouvernement américain à garder ces immigrants aux États-Unis.
Contrairement aux autres pays, Haïti ne s’est jamais opposé lorsque l’oncle Sam expulse des citoyens haïtiens.
Face à ces résistances internationales croissantes et à l’absence de coopération des pays ciblés, des questions cruciales et pressantes se posent : que fera Donald Trump si aucun pays n’accepte d’accueillir les déportés ? Comment compte-t-il mettre en œuvre ce plan massif face à une opposition internationale quasi unanime ?
Opposition juridique et défense des droits des immigrants
Les défenseurs des droits humains, avec l’American Civil Liberties Union (ACLU) en première ligne, s’opposent farouchement à ce plan qu’ils considèrent comme une violation flagrante des droits fondamentaux. “Nous avons intenté un procès sur ce type de politique au cours de la première administration Trump, car elle était illégale et mettait les demandeurs d’asile en grave danger”, a rappelé Lee Gelernt, avocat chevronné de l’ACLU, lors d’un entretien approfondi avec NBC. Cette opposition juridique s’appuie sur des précédents légaux solides et une jurisprudence établie en matière de droits des migrants.
Lors de son premier mandat, l’administration Trump avait déjà essuyé de nombreux revers juridiques concernant des politiques similaires, notamment en raison de violations des conventions internationales sur les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile. Les avocats spécialisés en droit de l’immigration et les militants des droits humains promettent de continuer à contester vigoureusement ces mesures qu’ils jugent non seulement illégales mais profondément inhumaines, mobilisant leurs ressources pour protéger les droits des personnes visées.
Une promesse électorale controversée
Malgré ces obstacles majeurs et l’opposition croissante, l’entourage de Trump reste fermement résolu à poursuivre ce projet controversé. “Le président Trump a été mandaté par le peuple américain pour mettre fin à l’invasion d’immigrants illégaux, sécuriser la frontière et expulser les dangereux criminels et terroristes qui rendent nos communautés moins sûres”, a déclaré avec conviction Karoline Leavitt, porte-parole officielle de l’équipe Trump, réaffirmant la détermination de l’ancien président à mettre en œuvre cette politique contestée.
Ce plan ambitieusement controversé, bien que promu comme une réponse décisive à l’immigration illégale, soulève de profondes préoccupations sur le plan humanitaire, légal et diplomatique.
Des experts en droit international soulignent les nombreuses violations potentielles des conventions et traités internationaux qu’une telle politique pourrait entraîner.
Avec des pays partenaires déjà réticents ou refusant catégoriquement de coopérer, et face à une opposition juridique et humanitaire grandissante, l’avenir de cette politique controversée semble de plus en plus incertain et complexe.
Les analystes politiques s’interrogent également sur les conséquences diplomatiques à long terme d’une telle initiative, craignant qu’elle ne détériore davantage les relations des États-Unis avec leurs voisins et partenaires internationaux.
La faisabilité logistique et financière du projet soulève également de sérieuses questions, notamment concernant les coûts astronomiques qu’une telle opération pourrait engendrer pour les contribuables américains.