Une première vague de plus d’une vingtaine d’haïtiens est arrivée ce mardi 4 février 2025 au Cap-Haïtien, après avoir été expulsée des États-Unis sous l’administration de Donald Trump.
Ces Haïtiens, qui ont vécu pendant de nombreuses années aux États-Unis, se retrouvent aujourd’hui dans un pays où la grande majorité de la population vit dans une situation de précarité.
Parmi eux, certains vivaient sans papiers sur le sol américain, tandis que d’autres ont purgé de longues peines de prison pour des activités criminelles.
À leur arrivée à l’aéroport du Cap-Haïtien, ces ressortissants haïtiens ont été pris en charge par l’Office National de Migration (ONM), qui leur a remis une somme de 5 000 gourdes, soit environ 50 dollars américains. Cette aide d’urgence, bien que symbolique, a provoqué des réactions parmi les observateurs et militants des droits humains, qui dénoncent l’insuffisance de cette assistance face à la gravité de la situation.
Les déportations massives de ressortissants haïtiens font partie d’une politique migratoire stricte mise en place par Donald Trump.
Depuis plusieurs semaines, le président américain avait annoncé son intention d’expulser de nombreux Haïtiens vivant en situation irrégulière sur le sol américain. Ce mardi marque une étape significative dans l’application de cette politique migratoire.
Cependant, une question demeure : quelles sont les mesures prises par les autorités haïtiennes pour accompagner ces haïtiens dans leur processus de réintégration ? D’après plusieurs sources, le gouvernement haïtien semble n’avoir mis en place aucun mécanisme adéquat pour offrir un véritable soutien à ces ressortissants. En effet, les autorités se contentent de gestes symboliques sans plan réel pour assurer la réinsertion sociale et économique des déportés.
Le ministre des Affaires étrangères et la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, qui se trouvaient aux États-Unis la semaine dernière, semblent avoir adopté une attitude passive vis-à-vis de ce dossier, laissant les nouveaux arrivants seuls en charge. Des organisations de la société civile dénoncent cette absence de plan d’action et critiquent l’incompétence de l’État haïtien dans la gestion de cette crise migratoire. Les critiques sont surtout axées sur le fait que le gouvernement n’avait fait aucune préparation face à l’augmentation imminente du nombre de personnes qui seront rapatriées en Haiti durant les quatre prochaines années de Donald Trump à la Maison Blanche.