Tout s’est passé entre le 24 avril et le 6 mai dernier révèle le rapport de 15 pages du réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Pendant ces douze jours de terreur et de combats intenses entre les gangs « 400 Mawozo » et « Chen Mechan », des personnes ont été assassinées par balles, à coups de machettes, de haches ou de couteaux d’autres ont été carbonisées à l’intérieur même de leurs maisons incendiées, dans les rues, avec des pneumatiques indique le rapport.
Des femmes et des filles sont victimes de viols collectifs et répétés, des personnes ont été blessées par balles dans ce conflit entre les deux groupes.
Le bilan humain est sans appel. Au moins 148 personnes ont été assassinées dont 7 bandits membres de la base des Chen Mechan, exécutés par leur chef, Claudy CELESTIN alias Chen Mechan connu encore sous le nom de Stevenson PIERRE.
Les victimes ont été enregistrées dans plusieurs quartiers dont 48 à
Butte Boyer parmi elles, dix-sept (17) jeunes femmes qui se trouvaient dans un motel à Nan Galèt, zone Butte Boyer prolongé, 47 à Corridor Djo et à Santo 2. Parmi ces personnes assassinées, 17 d’entre elles ont été carbonisées. 30 autres ont été enterrées dans des fosses communes creusées par la base des Chen Mechan, lit-on dans le rapport.
A Carrefour Marassa, 23 personnes ont été tuées et 15 autres à Cité Ti Baka, une localité située entre Butte Boyer et Lakou Mapou.
6 personnes ont été assassinées puis décapitées Cité Doudoune. Les têtes ont été emportées par les bandits armés et deux autres ont été tuées à Lillavois.
Dam ce rapport d’enquête intitulé Affrontements violents entre gangs armés : le RNDDH exige la protection de la population haïtienne. Il est aussi rapporté l’incendie de 81 maisons à Butte Boyer, Marécage Corridor Djo et Santo 2.
Un massacre aux conséquences multiples
Pendant les 12 jours de cette terreur des gangs, de nombreuses familles se sont barricadées chez elles sans possibilité de sortir, en manque d’eau, de nourriture, sans électricité et sans possibilité de recharger leur téléphone portable pour prendre contact avec leurs proches.
Sans citer des chiffres, le RNDDH rapporte que de nombreuses familles avaient abandonné leur maison pour se mettre à l’abri chez des proches dans le département de l’Ouest, sur la place de Clercine et à Kay Castor, un établissement scolaire localisé à côté de la place de Clercine. D’autres se sont rendues dans la commune de l’Arcahaie au Nord de Port-au-Prince.
Un calme précaire, des familles reviennent dans les quartiers
Il faut dire que depuis le 6 mai 2022, un calme apparent est enregistré dans certaines zones de la Plaine du Cul-de-Sac où les attaques ont cessé écrit le RNDDH précisant que des familles qui avaient abandonné leur maison, y sont retournées.
Toutefois la peur règne toujours dans l’esprit des citoyens à la Plaine du Cul-de- Sac, compte tenu qu’aucun des deux gangs armés rivaux n’a été ni désarmé ni démantelé soulignant que les gangs disposent de solides soutiens politiques et économiques. Ce qui rend difficile leur démantèlement précise l’entité.
Que faire pour éviter la répétition de ce massacre inouï ? Pour y parvenir l’organisme de défense et de promotion des droits humains appelle les autorités à mettre fin à la protection des gangs armés. Des dispositions doivent être aussi adoptées pour bannir le trafic illégal d’armes et de munitions permettant d’alimenter les groupes.
Du point de vue institutionnel, l’organisation dirigée par Pierre Espérance plaide ce qu’elle appelle la dépolitisation de la police nationale et la fin de toute pratique d’appui et de protection des gangs armés à la solde du ‘’pouvoir exécutif’’.
Les policiers qui sont de connivence avec les bandits armés, particulièrement
ceux qui mettent à la disposition du G-9 an Fanmi et Alye, des matériels et équipements doivent être punis sans oublier que des dispositions sont nécessaires pour faciliter la reprise du contrôle du territoire livré aux gangs armés question de mette fin au règne de l’impunité et garantir la protection de la population haïtienne.