L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte qu’en l’espace de 30 jours, plus de 60 000 personnes ont été forcées de fuir en raison des violences extrêmes perpétrées par les gangs, un chiffre record qui illustre l’aggravation de la crise humanitaire en Haïti. Depuis plusieurs années, Port-au-Prince et d’autres régions du pays sont plongées dans une instabilité politique persistante, marquée par des attaques répétées des gangs et des déplacements massifs, exacerbant les souffrances des communautés vulnérables.
Au cours des deux derniers mois, la situation sécuritaire s’est considérablement détériorée, avec une multiplication des attaques contre les civils, une expansion du contrôle des gangs sur de nouvelles zones et une augmentation alarmante des déplacements forcés. L’aéroport de Port-au-Prince reste fermé, tandis que la capitale est assiégée par la violence. Les quartiers de Delmas, Carrefour-Feuilles, Martissant, Fort National, Pétion-Ville et Tabarre figurent parmi les plus touchés, poussant des milliers de personnes à fuir.
La majorité des déplacés ont trouvé refuge dans 48 sites d’hébergement, dont 12 récemment ouverts, tandis que d’autres ont été accueillis par des familles déjà en situation de précarité. Grégoire Goodstein, chef de l’OIM en Haïti, a souligné l’ampleur de cette crise : « Nous n’avons jamais observé un tel déplacement de population en si peu de temps. »
Actuellement, plus d’un million de personnes sont déplacées à travers le pays, un chiffre qui a triplé par rapport à l’année dernière. Face à cette crise croissante, les ressources humanitaires sont insuffisantes pour répondre aux besoins urgents, tandis que l’insécurité continue de s’aggraver. Il est impératif de renforcer le soutien à la Police nationale haïtienne pour restaurer l’ordre et la sécurité.
L’OIM poursuit ses efforts en fournissant de l’eau potable, des abris d’urgence, des kits d’hygiène, des soins médicaux et un soutien psychosocial aux déplacés. Le mois dernier, plus de 16 000 personnes ont bénéficié de ces services. Cependant, Grégoire Goodstein met en garde : « La situation se détériore de jour en jour et, sans une aide supplémentaire, une catastrophe humanitaire encore plus grave pourrait survenir. »
Alors que la crise s’intensifie, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour répondre aux besoins urgents et soutenir la stabilisation d’Haïti.