Le département d’Etat Américain persiste et signe. Toutes les personnalités indexées pour leur implication dans le financement des gangs armés, le traffic illicite de stupéfiants et d’autres crimes sont réellement coupables des faits qui leur sont reprochés.
C’est ce qu’a fait savoir une conseillère de haut rang au département d’Etat américain lors d’une interview exclusive à caribbeanTelevisionNetwork à difuser ce vendredi 10 mars à 7heures de l’après-midi.
“Toutes les personnes indexées sont coupables”
Lors de cet entretien, Madame Bintou Njie explique qu’avant d’ajouter le nom de quelqu’un sur la liste des sanctions, un processus extrêmement rigoureux a été effectué par les autorités américaines.
“Ce que je peux dire, c’est que nous, les États-Unis, ne désignerions aucun individu sans passer par un processus très rigoureux. Ainsi, si des individus prétendent qu’ils ont été listés par erreur, ils peuvent faire valoir leur point de vue, mais pour chaque individu que nous avons désigné, nous avons des preuves qui montrent qu’il est engagé dans la déstabilisation d’Haïti.”
Toutefois, l’officiel américaine reconnait que les individus sanctionnés peuvent toujours contacter le gouvernement américain à travers le département d’Etat s’ils estiment que leurs droits ont été violés. ” En ce qui concerne les individus qui ont le sentiment d’avoir été injustement désignés, ils peuvent toujours se manifester et faire valoir leur point de vue et, dans certains cas, ils l’ont fait, et nous sommes donc en train d’examiner la situation”, a rassuré l’officiel américaine.
Les noms de certaines personnes sanctionnées peuvent être enlevés de la liste
Lors de cette interview exclusive à ZoomHaitiNews, madame Bintou Njie a également insisté sur le fait que les sanctions ne sont pas de nature à être permanentes. Les noms de certaines personnalités indexées peuvent être enlevés sur la liste des sanctions si elles sont en mesure de prouver qu’elles ont abandonné leur pratique de destabilisation d’Haiti. “Les sanctions sont un outil qui permet de modifier le comportement et de demander des comptes.”, rappelle madame Njie qui s’est vantée des résultats positifs des sanctions qui ont “permis d’amener des acteurs clés à la table des négociations.”
Pourquoi certains noms son gardés secrets alors que d’autres son rendus publics?
Interrogée sur le fait que certains noms ont été rendus publics alors que d’autres sont gardés secrets, la conseillère du département d’Etat explique que cette différence est due aux catégories de visas américains des concernés. Certains types de visas obligent le gouvernement à préserver les noms de certains présumés criminels alors qu’autres sont moins restrictives. ” Vous savez, comme je l’ai mentionné, certaines de nos autorités ne nous permettent pas de nommer publiquement des individus, alors que d’autres le font. Nous aurons donc des cas où certains seront nommés et d’autres non…”, explique madame Njie. “…..je pense pas que le point le plus important ici est que ceux qui ne sont pas engagés dans des activités déstabilisantes en Haïti n’ont pas à s’inquiéter, qu’ils soient sur la liste ou non, alors que ceux qui sont engagés dans l’ébranlement de la paix et de la sécurité en Haïti ont tout à craindre.”
Pressée d’expliquer si les noms publiés par le Canada sont également sur la liste américaine, madame Njie n’avait pas voulu entrer dans les détails. Elle s’est contentée de rappeler que chaque pays a sa propre procédure.
“Ce que je peux dire, c’est que j’aimerais faire quelques distinctions. Les États-Unis ont des désignations et des pouvoirs qui sont indépendants de la désignation et c’est ce que le Canada a, ce qui est différent de ce que font les Nations Unies. Donc la résolution 2653 des Nations Unies qui a été adoptée l’année dernière n’était pas une action ou un accord des États-Unis ou du Canada, c’était la communauté internationale qui se réunissait et convenait que ceux qui sapent la paix et la sécurité d’Haïti devaient rendre des comptes et donc les actions que les États-Unis ont prises euh et je vais parler un peu pour le Canada ici et dire que les actions qu’ils ont prises soutiennent celles de la communauté internationale via la résolution de l’ONU.”
L’intégralité des deux versions de l’interview réalisée par Emmanuel Paul sera publiée ce vendredi à 7 heures sur toutes les plateformes de CaribbeanTelevisionNetwork et ZoomHaitiNews.