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Mutinerie à la prison civile des Gonaïves: une vingtaine de prisonniers tués, plusieurs autres évadés

CTN News

Jusqu’à l’heure où nous rédigeons cet article les corps sans vie des victimes jonchaient encore le sol aux alentours de la prison, certains sont déjà même dévorés par des chiens.

Jeudi 26 janvier, aux alentours de 5 H des coups de feu ont été entendus dans les parages de la prison civile à Bienac, au nord-ouest de la ville.

Selon le commissaire du gouvernement, Me Serard Gazius, l’évasion s’est produite après que des détenus ont désarmé le greffier de la prison et l’ont grièvement blessé. Ensuite, un groupe d’individus armés ont débarqué à bord d’un véhicule et ont commencé à tirer en direction de la prison, toujours selon le commissaire. Leur intention, poursuit-il, était de libérer leurs proches incarcérés. Entre des prisonniers armés et des civils armés à l’extérieur de la prison, les agents sur place paraissaient impuissants et ont appelé des renforts qui n’ont pas tardé à intervenir.

Sur 517 prisonniers, le commissaire fait état de 14 morts et 11 blessés. Pourtant, selon des employés présents qui en avaient fait le décompte, interrogé par les correspondants de ZoomHaitiNews, il s’agirait de vingt cadavres. Ils avaient précisé en plus qu’il s’agissait d’un bilan provisoire car ils n’avaient pas encore fouillé complètement les alentours du centre carcéral.

Des défenseurs de Droit de l’homme parlent d’un massacre

Si Jean Ronny Lima coordonnateur de MODELA Droits humains reste prudent à utiliser le qualificatif de “Massacre “, Me Dorgiles Michelet, coordonnateur de MEDHA Droits humain, lui, ne lésine pas. Dans une note publiée sur les réseaux sociaux, l’organisme des droits humains fait état de 27 détenus tués.

MEDHA dénonce ce “massacre” et invite les autorités à permettre aux parents des victimes de récupérer les corps. ” il n’est pas normal de les enterrer dans une fosse commune, s’insurge Me Dorgiles.

Les policiers ont libéré de force deux autres policiers avant l’évasion

En colère après l’assassinat de 6 policiers à Liancourt dans l’Artibonite mercredi 25 janvier, des policiers appuyés par des centaines de citoyens civils ont manifesté dans les rues des Gonaïves, jeudi, pour exprimer leur ras-le-bol. Indignés, ils ont libéré de force Olnick Joseph qui était en garde à vue au commissariat. Joseph est accusé d’entretenir des relations avec le groupe gang “Kokorat” opérant à La Croix Périsse, à l’entrée Sud des Gonaïves.

Par la suite, les policiers se sont rendus à la prison civile et ont libéré de force Samuel Zamor, un agent de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), qui était incarcéré pour son implication présumée dans un dossier d´assassinat à Ennery, a précisé le commissaire Gazius, qui n’était malheureusement, pas en mesure d’établir des liens entre cette libération de force et l’évasion qui s’est produite quelques heures après ces événements.

Avaient-ils songé à fermer la cellule après leur forfait? Une question à laquelle le commissaire n’a pas pu répondre. Il dit cependant attendre le rapport définitif du greffier de la prison pour déterminer les causes de cette mutinerie. Ce dernier est, malheureusement, toujours à l’hôpital après avoir été attaqué par les détenus. Parallèlement, le commissaire du gouvernement annonce l’ouverture d’une enquête.

Texte de Ronel Paul

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