Un gouvernement contesté, des institutions défaillantes et une solidarité internationale qui semble peiner à répondre efficacement aux besoins du peuple haïtien, voilà comment l’organisation Front Uni de la Diaspora dépeint la situation en Haïti, suscitant continuellement des inquiétudes.
C’est dans ce contexte complexe que le Front Uni de la Diaspora Haïtienne prend position et exprime ses préoccupations quant aux défis auxquels le pays est confronté.
Le Front Uni dénonce vigoureusement le gouvernement actuel, le qualifiant d’illégitime et déplorant son apparente complicité avec des forces obscures et des gangs violents.”Ce gouvernement illégitime n’est pas au service du pays et du peuple. Il est perçu comme corrompu, complice de la violence des gangs, des forces obscures qui minent notre pays, et la dilapidation des ressources nationales”, dénonce le front uni de la diaspora haitienne.
L’organisation a but non lucratif basée aux Etats-Unis a également critiqué la communauté internationale qui “a créé dans une large mesure cette situation chaotique et continue de soutenir le gouvernement d’ Ariel Henry en dépit du fait que ce gouvernement est incompent, indifférent aux souffrances du peuple, malgré les massacres, les viols, les tortures perpétrés par les gangs. ”
La situation humanitaire est alarmante, avec 5.2 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire, la moitié d’entre elles étant des femmes et des enfants. La diaspora, bien que disposant d’une influence significative, peine à définir une stratégie claire pour contribuer efficacement à la résolution de la crise, regrette l’organisation présidée par le Docteur Joel Augustin.
Dans un communiqué publié mercredi, le Front Uni de la Diaspora déplore que la société civile haïtienne et la diaspora soient marquées par des divisions profondes, entravant la recherche de solutions consensuelles.
Malgré son potentiel économique et politique, la diaspora ne parvient pas à s’unir autour d’un projet commun, réduisant ainsi son impact positif potentiel, fait remarquer la note du Front Uni, qui appelle à une action concertée de la diaspora, collaborant avec tous les secteurs de la vie nationale et les partenaires internationaux pour jeter les bases d’un changement authentique et durable.
Face à la complexité de la situation, des mesures drastiques doivent être prises pour créer les conditions favorisant un dialogue inclusif et un gouvernement de transition responsable capable d’organiser des élections libres et équitables, propose le Front Uni de la Diaspora Haïtienne, plaidant en faveur d’une aide internationale coordonnée, tout en veillant à éviter les pièges des interventions mal avisées.
S’agissant de la situation sécuritaire, le Front Uni plaide en faveur d’une refonte complète du système de sécurité en Haïti, avec une restructuration de la Police Nationale et un engagement ferme pour éradiquer les gangs qui sèment la terreur au sein de la population civile.
“Durant les 4 premier mois de 2023, environ 807 personnes ont été assassinées, 746 blessées, sans parler de viols, de tortures causés par les bandits”, lit-on dans le communiqué du front uni qui regrette le fait que “depuis 1980, toutes les administrations antérieures incluant Aristide, Martelly et Moïse ainsi que les politiciens rivaux ont toléré et utilise les gangs à leurs propre fins”.
La majorité des quartiers de la capitale est contrôlée par des bandits armés. La situation n’est pas différente dans certaines villes de province.
Alors que le Conseil de sécurité des Nations-Unies avait, il y a plusieurs mois, approuvé la résolution autorisant le déploiement d’une mission de sécurité en Haïti, l’ONU n’a toujours pas présenté le calendrier, les termes et conditions du déploiement de cette force qui devrait être dirigée par le Kenya. Jusqu’à présent, le Kenya n’a encore donné aucune garantie qu’il prendra les rênes de la mission, les conditions du Kenya n’ayant pas encore été satisfaites par la communauté internationale.
