Des partis et regroupements de partis politiques de l’opposition radicale et modérée rejettent toute idée de participer aux rencontres avec le président Jovenel Moïse annoncées lundi 5 octobre par l’ambassadeur des États-Unis à l’ONU, Kelly Craft, lors de son intervention à la réunion du Conseil de sécurité.
« À cause du décès de son bien-aimé père, les rencontres entre le président Jovenel Moïse et les partis de l’opposition ont été retardées de 4 à 5 jours », avait indiqué la diplomate américaine invoquant un entretien qu’elle dit avoir eu samedi 3 octobre avec le chef de l’État haïtien.
Plusieurs dirigeants de l’opposition haïtienne radicale et modérée interrogés mercredi sur les déclarations de l’ambassadeur Craft ont indiqué n’avoir pas été contacté et écarté toute idée de s’asseoir avec le président Jovenel Moïse.
« Aucune discussion n’est possible avec le pouvoir en place », a répété le porte-parole du Secteur dit démocratique et populaire, Me Michel André.
Jovenel Moise a encore menti à la communauté internationale, selon Me Michel André qui affirme d’ailleurs que le SDP n’a reçu aucune invitation en ce sens.
L’avocat et militant politique rappelle que le mandat constitutionnel du président arrive à terme le 7 février 2021, appelant à la mobilisation générale à partir du 17 octobre prochain pour contraindre Jovenel Moise à quitter le pouvoir.
La Fusion des Sociaux Démocrates Haïtiens n’a non plus reçu aucune invitation à des pourparlers et n’entend pas discuter avec le président Jovenel Moïse dont le mandat prendra fin le 7 février prochain, a également dit la présidente de cette formation politique, Edmonde Supplice Beauzile.
L’ancienne sénatrice du Centre estime que le chef de l’exécutif n’a d’autre choix que de se préparer à quitter le pouvoir dans maintenant 4 mois, rappelant que les partis de l’opposition avaient écrit à l’OEA et l’ONU concernant la dégradation de la situation en Haïti.
Le coordonateur du parti INIFOS, Paul Denis, a, de son côté, indiqué que le président Jovenel Moise, qui doit partir le 7 février 2021, n’inspire aucune confiance à la population.
« Aucune élection ne pourra être organisée dans un avenir proche dans les conditions actuelles où l’insécurité bat son plein », déclare l’ex-ministre de la justice, qui s’en prend à certains officiels américains rangeant selon lui du coté du président Jovenel Moise pour organiser des compétitions électorales avec de « supposés membres de l’opposition ».
L’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Kelly Craft, avait également indiqué lors de sa conversation avec le président haïtien, elle l’a exhorté à réaliser des élections sitôt que ce sera techniquement faisable afin de rétablir le parlement.