Entre octobre 2022 et Janvier 2023, le projet Rooted in Trust, mis en œuvre en Haïti par Internews, a réalisé, de concert avec ses partenaires dont Panos Caraïbes et le cercle de réflexion sur le développement économique, une évaluation de l’écosystème d’information en Haïti qui a esquissé un portrait du paysage médiatique et numérique haïtien qui se concentre rarement à diffuser des informations sur la propagation de nombreuses maladies dans le pays particulièrement le choléra et le COVID-19.
Selon Rooted in Trust, les programmes radiophoniques sont largement dominées par la politique et le sport alors que les stations de Radios, les télévisions et les médias en ligne ne cessent de se multiplier.
L’évaluation de l’écosystème d’information en Haïti a permis à Rooted in Trust de dénombrer dans le paysage médiatique haïtien environ 700 stations de radios et 150 chaînes de télévision sans oublier la prolifération des médias en ligne. D’après RiT, le nombre d’utilisateurs d’internet a augmenté passant de 31.1% en 2018 à 38.9% en 2023. Soit environ 4.53 millions d’utilisateurs d’internet. 86.06% de ces utilisateurs se connectent via leur téléphone mobile.
Malgré cette augmentation, les médias n’arrivent pas à être au courant des besoins d’information de leur public, ce qui peut être considéré comme une incidence de la pauvreté sur l’écosystème d’information du pays occasionnant du coup un désavantage pour contrecarrer la propagation de fausses informations, de rumeurs et de désinformation.
Si on assiste à une prolifération de médias dans le système numérique haïtien, la presse papier, quant à elle, est en plein déclin en Haïti. Depuis la crise sociopolitique qui s’est aggravée, de nombreuses entreprises ont arrêté les publicités qui constituent le socle du modèle économique des médias haïtiens.
Suivant un panorama médiatique dressé, il y a en Haïti deux journaux papiers : Le Nouvelliste et Le National.
Les participants à l’étude affirment ne pas utiliser la presse papier pour s’informer.
En Haïti, la radio reste le canal le plus utilisé pour s’informer, suivi par les amis et la famille, puis par les lieux religieux. Alors que les stations de radios ne figurent pas parmi les principales sources d’information auxquelles les participants accordent une « confiance absolue ». Ils ont souligné le déficit de professionnalisme et le manque de formation du personnel des médias, ainsi que le clientélisme qui privilégie l’accès à l’information pour certains médias.
En guise de recommandations, Rooted in Trust souhaite que les acteurs humanitaires soutiennent les médias communautaires et nationaux dans la programmation d’émissions qui peuvent servir à partager des informations claires et précises, avec une approche de proximité et d’inclusion sociale de tous les membres de la communauté, en leur donnant l’occasion d’exprimer leurs préoccupations et d’aborder des sujets pertinents pour leur vie quotidienne. Une approche qui peut aider également à élargir la programmation actuelle des médias haïtiens qui privilégient la politique et le sport.
La cérémonie de présentation officielle de cette évaluation a été organisée le mercredi 24 mai à l’hôtel Montana.
Il faut souligner que le projet Rooted in Trust est un programme de réponse à l’information sur la pandémie. Le projet RiT2.0 lutte contre l’ampleur et la vitesse de la propagation des rumeurs et de la désinformation. Ce projet est exécuté dans treize pays (Liban, Colombie, Haïti, Brésil, Mali, Soudan, République Démocratique du Congo, Soudan du Sud, Madagascar, Irak et Afghanistan).
En Haïti, l’équipe Rooted in Trust travaille, en français et en créole, sur des rumeurs relatives au Covid-19, au Choléra, au vaccin et d’autres sujets liés aux perceptions de la communauté sur la réponse humanitaire dans le pays. Ses interventions couvrent notamment les départements de l’Ouest, du Sud, de la Grand’Anse et du Nord.
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