La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris a vivement critiqué les attaques “néfastes” contre les immigrants haïtiens lors d’un panel de l’Association nationale des journalistes noirs (NABJ) à Philadelphie. Ces attaques, lancées par l’ancien président Donald Trump et le sénateur de l’Ohio JD Vance, ont faussement prétendu que les immigrants haïtiens de Springfield, dans l’Ohio, volaient et mangeaient les animaux domestiques de la communauté.
La candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre 2024 exprime sa profonde inquiétude quant à la diffusion de fausses informations et à l’impact sur les communautés concernées. “C’est une honte criante “, a déclaré Mme Harris alors qu’elle répondait aux questions des journalistes dans un panel organisé par l’Association nationale des journalistes noirs (NABJ), ajoutant que: “Mon cœur se brise pour cette communauté”.
La vice-présidente de Joe Biden a insisté sur la gravité de la situation et a souligné que les autorités locales de Springfield avaient confirmé l’absence de preuves à l’appui de ces affirmations. Selon un porte-parole de la ville, il n’y a eu “aucun rapport crédible ni aucune plainte spécifique concernant des animaux domestiques blessés ou maltraités par des membres de la communauté immigrée”.
Les remarques de Mme Harris constituent sa critique la plus directe des fausses allégations jusqu’à présent, après avoir évité les occasions précédentes de faire des commentaires. Elle a qualifié ces allégations d'”épuisantes” et de “nuisibles” et a laissé entendre que de nombreux Américains se lassaient d’une rhétorique aussi clivante. “Je pense que la plupart des gens dans notre pays, quelle que soit leur race, commencent à voir clair dans ces absurdités et à se dire : Vous savez quoi, tournons la page”, a déclaré Mme Harris lors de la table ronde du NABJ. “C’est épuisant, nuisible, haineux et fondé sur des choses anciennes pour lesquelles nous ne devrions pas avoir de tolérance.”
M. Harris a également condamné l’utilisation abusive de la confiance du public par M. Trump, soulignant la responsabilité découlant du fait d’être une personnalité publique. “Lorsque vous êtes doté d’un micro aussi grand, cela implique une profonde responsabilité, qui est une extension de ce qui ne doit pas être perdu en ce moment, ce concept de confiance publique”, a-t-elle déclaré. La vice-présidente a affirmé que les commentaires de M. Trump sur la communauté haïtienne de Springfield avaient encore érodé la confiance en lui.
“Nous devons dire qu’on ne peut pas vous confier le soin de vous tenir derrière le sceau du président des États-Unis d’Amérique, en vous engageant dans cette rhétorique haineuse qui, comme d’habitude, est destinée à nous diviser en tant que pays”, a-t-elle ajouté, en abordant les conséquences du langage incendiaire de M. Trump.
Lors de la table ronde, la vice-présidente avait insisté sur les conséquences de ces fausses affirmations sur la communauté haïtienne de Springfield. Elle a également rappelé qu’il y a eu plusieurs alertes à la bombe à Springfield après les accusations de Donald Trump et ses zélés défenseurs. Les menaces visaient des écoles, des bâtiments gouvernementaux et des institutions publiques, entraînant des évacuations et des fermetures. Mme Harris a regretté le fait que certains enfants de la communauté aient été contraints d’évacuer leur école en raison des alertes à la bombe, qui se sont produites il y a quelques jours. “Les enfants. Des enfants. Toute une communauté dans la peur “, a-t-elle déploré.
Kamala Harris a également évoqué la tentative d’assassinat de M. Trump dans son club de golf de West Palm Beach, elle a réaffirmé sa position contre la violence politique. “J’ai vérifié qu’il allait bien et je lui ai dit ce que j’ai dit publiquement : la violence politique n’a pas sa place dans notre pays”, a expliqué Mme Harris. “Nous pouvons et devons avoir des débats et des discussions saines, mais nous ne devons pas recourir à la violence pour résoudre ces problèmes.”