L’administration Biden est en train d’étudier la possibilité de transformer la mission multinationale de support à la sécurité en une opération traditionnelle de maintien de la paix des Nations Unies. C’est ce que révèle le journal américain Miami Herald dans un article consulté par Caribbean Television Network (CTN).
Cette possibilité est à l’étude au niveau de l’administration américaine plus de deux mois après l’arrivée des premiers contingents de policiers kenyans en Haïti pour diriger une force de sécurité multinationale largement financée par les États-Unis.
Le Département d’État Americain statue sur l’affaire en raison des difficultés de financement et d’équipement selon ce que rapporte le journal floridien.
‘’Des plans sont à l’étude pour modifier la nature de la force’’. C’est ce qu’a indiqué une source de la maison blanche au Miami Herald.
« En coordination avec leurs partenaires, les États-Unis explorent des options pour renforcer la mission de soutien à la sécurité multinationale et s’assurer que le soutien que le MSS fournit aux Haïtiens est soutenu à long terme et ouvre finalement la voie à des conditions de sécurité permettant des élections libres et équitables », a déclaré le responsable de la sécurité nationale.
Le changement est à la fois une reconnaissance de la lutte de l’administration Biden pour attirer des contributions volontaires pour la mission qui coûte environ 200 millions de dollars tous les six mois à exploiter, et de son incapacité à rétablir rapidement l’ordre en Haïti malgré les déclarations publiques selon lesquelles il y a eu des progrès depuis l’arrivée des Kenyans.
Une opération traditionnelle de maintien de la paix de l’ONU peut mettre fin aux problèmes de financement de la mission, car elle serait payée par les contributions traditionnellement évaluées des pays membres. L’Onu fournirait également plus d’équipements comme des hélicoptères, ce qui manque à la mission actuelle dirigée par le Kenya, et peut-être un hôpital capable d’effectuer des chirurgies. De plus, l’ONU serait en mesure de mobiliser des forces militaires, plutôt que de simples policiers, d’autres nations d’une manière que les États-Unis n’ont pas pu faire.
Une mission de maintien de la paix aurait besoin de l’approbation du conseil de sécurité de l’ONU. Sur ce il revient de savoir si ses membres, en particulier la Chine et la Russie, le soutiendraient nuance le Miami Herald.
Renata Segura, directrice du programme pour l’Amérique latine et les Caraïbes pour le groupe de crise estime que cette décision serait une démonstration de la difficulté de mobiliser le soutien pour ce type de mission en dehors des canaux traditionnels de l’ONU.
« Le manque initial de soutien à la MSS de la part de secteurs francs de la société civile haïtienne a certainement rendu de nombreux donateurs potentiels, chefs de mission très réticents à s’engager. Mais au-delà de cela, il y a une nette fatigue en Haïti ou de nombreux donateurs se demandant si cette expérience pourrait résoudre les problèmes que les interventions précédentes n’ont pas pu », a-t-elle déclaré.
Pour sa part l’ambassadeur du Canada auprès de l’ONU Bob Rae qui s’est rendu en Haïti la semaine dernière, a déclaré qu’il devait y avoir une discussion sur la façon de renforcer la mission de sécurité.
« La réponse évidente à cela passe par une mission de maintien de la paix. Mais nous devons comprendre les défis politiques », a-t-il déclaré dans une interview après sa visite. « Seul le Conseil de sécurité peut approuver cette mission de maintien de la paix. Et une mission de maintien de la paix doit être financée, mais elle doit également être approuvée par les [membres permanents] et cela inclut la Chine et la Russie.
‘’La raison pour laquelle nous avons la mission [du Kenya] que nous avons est que la Chine et la Russie n’accepteraient rien d’autre. Nous devons comprendre que c’est ce qui doit se réunir pour que cela se produise’’ a fait remarquer l’ambassadeur Rae.
Il faut souligner qu’une grande partie de l’accent devrait être mis sur la sécurité et la mission multinationale, qui doit être renouvelée devant l’ONU lors d’une réunion du Conseil de sécurité le 30 septembre 2024 selon le Miami Herald.
Antony Blinken en visite en Haïti
La situation sécuritaire est toujours tendue en Haïti ou les forces de l’ordre ont initié des opérations dans les quartiers de Bas Delmas, Bel-Air, Solino, Fort national, contrôlés par des gangs armés.
C’est dans ce contexte que le secrétaire d’État américain Antony Blinken prévoit de se rendre à Port-au-Prince cette semaine pour rencontrer le Premier ministre Garry Conille et le président du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc FIls.
Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer également des dirigeants de partis politiques impliqués dans la mise en place du conseil présidentiel, qui a été au centre d’un scandale de corruption impliquant trois de ses sept membres votants.
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