La Représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, s’est félicité lundi du vote par le Conseil de sécurité de la « résolution historique », rédigée par son pays de concert avec l’Equateur, autorisant le déploiement en Haïti d’une force internationale pour aider la police nationale haïtienne (PNH) à démanteler les gangs armés qui contrôlent la capitale Port-au-Prince et d’autres régions du pays.
« … Aujourd’hui, nous avons répondu à l’appel des Haïtiens », a déclaré l’ambassadrice Thomas-Greenfield, lors d’une conférence de presse tenue après le vote, rappelant que le gouvernement haïtien, la société civile haïtienne et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamaient depuis longtemps cette mission en soutien à la PNH pour l’aider à ouvrir la voie à une stabilité à long terme.
La diplomate de haut rang a déclaré que le vote de la résolution 2699 du 02 octobre 2023 sur Haïti témoigne de la capacité des Nations Unies à galvaniser l’action collective. Le texte a été adopté par 13 voix pour et 2 abstentions. Aucun des quinze membres du Conseil de sécurité n’a voté contre, la Russie et la Chine se sont abstenues.
La représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations Unies a insisté sur le fait que des dispositions soient prises pour prévenir les abus potentiels et tirer les leçons des erreurs du passé. Aussi, la résolution indique que la mission doit opérer dans le stricte respect du droit internationale et demande des garanties pour promouvoir le respect des droits de l’homme et l’obligation de rendre des comptes.
« Nous devons maintenant travailler pour rendre opérationnelle la mission et le travail a déjà commencé dans nos pays (les contributeurs NDLR) », a déclaré Thomas-Greenfield qui a remercié le Kenya ayant accepté de diriger la force et les autres pays –– Une douzaine––– qui se sont dit prêts à participer à la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti.
Les Etats-Unis ont promis un financement initial de 200 millions de dollars pour la MSS.
« Comme indiqué antérieurement, nous avons l’intention de travailler avec le Congrès pour fournir 100 millions de dollars d’aide étrangère, et le Pentagone (ministère de la Défense) est prêt à fournir jusqu’à 100 millions de dollars en soutien. Nous continuons à faire en sorte que la communauté internationale fournisse également du financement, de l’équipement, de la formation et du personnel pour soutenir un effort véritablement multinational », a indiqué le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans un communiqué lundi soir.
L’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield a déclaré que les Etats-Unis sont déterminés à accroitre l’aide à cette mission multinationale. Elle a appelé le reste de la communauté à rejoindre son pays.
« D’autres pays doivent se manifester, car si nous agissons de toute urgence la mission peut être déployée en quelques mois et il n’y a pas de temps à perdre », a encouragé la diplomate américaine, qui a repris les propos tenus par le président Joe Biden lors de son intervention à la 78e assemblée générale des Nations Unies tenus le mois dernier. « Le peuple haïtien ne peut plus attendre. »
Répondant aux questions de journalistes, la représentante permanente des Etats-Unis auprès de l’ONU a indiqué que son pays, accusé de n’avoir pas agi pour empêcher les flux d’armes et de munitions vers Haïti, travaille actuellement afin de trouver une solution à ce problème.
« Continuez à vous tenir debout et fort. L’espoir et l’espérance sont en route », a lancé l’ambassadrice permanente des Etats-Unis aux Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield.