L’enseignant Nathan G. Phillips, spécialiste en écologie physiologique à Boston University, a entamé une grève de la faim pour protester contre l’enlèvement systématique de ses affiches politiques sur le campus et pour réclamer la libération d’étudiants détenus par les autorités fédérales.
Son parcours universitaire et son activisme éclairent les raisons profondes qui animent cet universitaire engagé et fidèle à ses convictions.
Le 15 avril à 13 h, après avoir constaté la disparition — pour la sixième ou septième fois — des affiches apposées sur la vitre de son bureau, dont l’une portait l’inscription « Free Rumeysa » en soutien à Rumeysa Öztürk, doctorante à Tufts appréhendée par l’ICE, Nathan G. Phillips a entamé une grève de la faim. Sa revendication principale : exiger « la libération immédiate de Rumeysa Öztürk, Mohsen Mahdawi et Mahmoud Khalil ainsi que l’arrêt des retraits sélectifs d’affichages politiques sur le campus », selon le Boston Globe.
Pour l’instant, l’enseignant ne consomme que de l’eau, des solutions électrolytiques, des suppléments vitaminés ainsi que du café ou du thé noir non sucré, dans le but de conserver son énergie tout en manifestant son opposition à ce qu’il qualifie de « suppression de la liberté d’expression ».
Nathan G. Phillips enseigne au département Earth & Environment de Boston University et dirige le Sustainable Neighborhood Laboratory. Il collabore également avec le Center for Information & Systems Engineering et l’Institute for Sustainable Energy de BU. Titulaire d’un doctorat en environnement de l’Université Duke (1997), il détient aussi un Bachelor of Science en physique de la California State University – Sacramento (1989).
Ce mode de protestation n’est pas une première pour Nathan G. Phillips. En janvier 2020, il avait observé une grève de la faim de 14 jours pour dénoncer de « graves violations de santé publique » liées à l’installation d’un terminal de compression de gaz naturel à Weymouth, Massachusetts. En 2022, il avait participé à une grève collective contre la centrale de Peabody, rappelle le Boston Globe.
Âgé de 53 ans et d’origine américano-coréenne, il a perdu 22 livres lors de ses jeûnes précédents, s’inspirant notamment de l’étudiant Yosef Abramowitz, qui avait entrepris une grève de la faim en 1986 pour exiger le boycott de l’apartheid.
Le Dr Nathan Phillips n’est pas seul dans son combat pour la liberté d’expression. De nombreux professeurs d’établissements d’enseignement supérieur du Massachusetts ont également dénoncé les attaques répétées de l’administration Trump contre ce droit constitutionnel américain fondamental.