Le Parti de la Libération Dominicaine (PLD) a exprimé une vive critique à l’encontre de la politique migratoire du président Luis Abinader, la qualifiant « d’inhumaine et d’improvisée », selon un message publié sur le compte officiel de la station RFM. Le principal parti d’opposition dénonce des pratiques qui, selon lui, « portent atteinte à la dignité des personnes vulnérables dont des femmes enceintes, des mineurs » (RFM).
« On ne défend pas la souveraineté en humiliant son prochain, mais en protégeant son peuple par des politiques qui favorisent son bien-être et sa sécurité », a affirmé le PLD dans une déclaration relayée par RFM.
Depuis plusieurs mois, les autorités dominicaines mènent une vaste campagne d’arrestations et d’expulsions de migrants haïtiens, y compris de nombreuses femmes enceintes. Des organisations internationales et des ONG de défense des droits humains ont déjà tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’elles considèrent comme des violations graves du droit humanitaire.
Comme CTNINFO l’a précédemment rapporté, plusieurs femmes haïtiennes enceintes ont été arrêtées alors qu’elles se rendaient à des consultations médicales dans des hôpitaux dominicains. Certaines d’entre elles, à un stade avancé de leur grossesse, ont été expulsées sans recevoir de soins adéquats. Des cas ont également été signalés où des femmes ont accouché dans des conditions précaires après avoir été arrêtées ou refoulées à la frontière.
La prise de position du PLD intervient dans un contexte de pression croissante à l’intérieur du pays, où des segments de la population et des institutions s’inquiètent de la dérive sécuritaire du gouvernement. Le parti d’opposition appelle à la mise en place de politiques migratoires respectueuses des droits fondamentaux tout en assurant la sécurité nationale.
« L’image de notre pays ne peut pas être entachée par des abus envers des femmes, des enfants et des personnes sans défense », aurait déclaré un porte-parole du PLD, selon RFM.
Jusqu’à présent, le gouvernement de Luis Abinader n’a pas officiellement réagi aux accusations du PLD. Toutefois, le chef de l’État continue de défendre sa politique comme une mesure de « protection de la souveraineté nationale » face à une pression migratoire croissante.
Les critiques internes s’ajoutent aux condamnations de plus en plus nombreuses de la part d’organisations internationales comme Human Rights Watch, Amnesty International et l’ONU, qui demandent l’arrêt immédiat des expulsions arbitraires et la protection des femmes enceintes et des enfants.