L’administration Trump a changé soudainement de position vendredi, mettant fin à une vague d’annulations de visas étudiants qui avait touché plus de 1 500 ressortissants étrangers.
Cette volte-face a été annoncée lors d’une audience à Washington, où un avocat du département de la Justice, Joseph F. Carilli, a indiqué que l’agence en charge de l’immigration travaillait à un nouveau système d’évaluation pour les visas étudiants.
Selon M. Carilli, tant que cette nouvelle procédure ne sera pas finalisée, « les agences ne prendront aucune mesure supplémentaire ni ne procéderont à d’autres révocations ».
Cette déclaration intervient après une série de plaintes individuelles déposées par des étudiants qui avaient vu leur droit légal d’étudier aux États-Unis retiré, souvent sans raison clairement expliquée, a rapporté le journal The New York Times.
Parmi les cas recensés, certains étudiants concernés avaient commis de simples infractions, comme des contraventions de circulation. Pour d’autres, aucune justification apparente n’avait été fournie au moment de l’annulation du visa.
Le climat d’incertitude a provoqué une onde de panique sur les campus universitaires, forçant même certains étudiants à quitter volontairement le pays. L’un d’eux, un étudiant de niveau supérieur à Cornell, aurait abandonné ses démarches judiciaires avant de repartir.
L’inquiétude s’est intensifiée depuis mars, lorsque l’administration Trump avait commencé à retirer les visas de plusieurs étudiants ayant participé à des manifestations liées au conflit à Gaza. Ces jeunes avaient manifesté contre les assauts du gouvernement israélien ayant tué plus de 50 000 Palestiniens à Gaza, après une attaque des militants du Hamas en Israël qui avait causé la mort de plus de 1 200 personnes.
Certains étudiants ayant décidé de protester sur des campus américains ont ainsi été ciblés par des procédures de déportation.
Des juges fédéraux avaient stoppé certaines de ces décisions, estimant que les mesures prises par l’administration risquaient d’aller trop loin.
Malgré ces freins juridiques, la pression est restée forte sur les étudiants internationaux. De nombreux jeunes venus d’Inde ou de Chine, notamment, ont récemment reçu des notifications de révocation, bouleversant leur parcours académique du jour au lendemain.
Lors de l’audience de vendredi, M. Carilli a précisé que le gouvernement envisageait de déposer cette nouvelle orientation politique dans d’autres procédures judiciaires, ce qui pourrait représenter une lueur d’espoir pour certains étudiants souhaitant rester jusqu’à la remise de leur diplôme au printemps.
Par ailleurs, d’autres recours, y compris un recours collectif en cours de préparation en Nouvelle-Angleterre, cherchent à bloquer plus largement les actions de l’administration en matière de révocation de visas.
The New York Times, qui a rapporté cette information en premier, indique que les autorités d’Immigration and Customs Enforcement n’ont pas donné suite à une demande de commentaire au moment de la publication de l’article.