L’agence fédérale américaine de l’immigration (ICE) prévoit une deuxième série d’opérations dans la région de Boston, selon les propos de son directeur par intérim, Todd Lyons.
Trois mois après l’intervention remarquée des agents fédéraux à East Boston, qui avait abouti à plusieurs arrestations, ICE informe que l’opération de janvier n’a été qu’une première étape.
Dans une entrevue accordée au Boston Herald rapportée par NBC10, Lyons a justifié le retour des agents fédéraux en indiquant que la situation dans l’État restait préoccupante. “La dernière opération a montré que ICE doit être présent dans le Commonwealth”, a-t-il déclaré. “Les chiffres sont tout simplement stupéfiants”, a ajouté l’ancien directeur régional de l’ICE à Boston.
Il a également révélé que cette nouvelle initiative ferait l’objet d’une coordination étroite avec plusieurs agences fédérales, notamment le FBI, le Département de la Sécurité intérieure (DHS), ainsi que le bureau de la procureure fédérale du Massachusetts, Leah Foley. L’objectif principal serait, cette fois-ci, la lutte contre le trafic de fentanyl, a-t-il fait savoir.
“Cette drogue est une arme de destruction massive que l’on retrouve aussi bien à Wellesley qu’à Dorchester”, a-t-il souligné. “Elle représente une menace sérieuse pour la sécurité publique. Pourquoi ne voudrions-nous pas éliminer cette menace de nos communautés ?”, s’interroge le directeur par intérim de l’ICE.
Depuis l’intervention de janvier, plusieurs événements ont ravivé les craintes dans les communautés d’immigrants de la région. L’arrestation controversée de Rumeysa Ozturk, une étudiante étrangère de l’université Tufts, interpellée dans les rues de Somerville le 25 mars dernier, a notamment attiré l’attention des médias et suscité de nombreuses réactions, a rappelé NBC10.
Pour l’instant, ICE n’a fourni aucune information officielle sur la date et les lieux concernés par cette nouvelle série d’arrestations. Mais les déclarations du directeur par intérim confirment un renforcement de la présence fédérale dans l’État, ce qui ne manquera pas d’alimenter le climat d’inquiétude parmi les populations les plus vulnérables.
Lors de la première grande opération des agents de l’immigration et des douanes à Boston, plus de 300 personnes ont été arrêtées. Elles ont été accusées sans preuve d’appartenir à des groupes criminels, des allégations démenties par les médias locaux, qui rapportent que la grande majorité des immigrants appréhendés n’avaient aucun casier judiciaire.
Les opérations de l’ICE avaient été vivement critiquées par des leaders communautaires et des représentants des gouvernements locaux et régionaux, qui dénonçaient une démarche de l’administration Trump visant à harceler les immigrants.
Depuis plusieurs années, la ville de Boston est classée parmi les villes les plus sûres et sécurisées des États-Unis. Les immigrants sont également reconnus comme étant les personnes ayant commis le moins de crimes. Mais ces statistiques ne veulent absolument rien dire pour l’administration Trump, qui fait de la déportation des immigrants son principal cheval de bataille.
Source des citations :
Propos de Todd Lyons recueillis par le Boston Herald, 25 avril 2025.