L’administration Trump met officiellement fin au programme de libération conditionnelle pour les migrants cubains, haïtiens, nicaraguayens et vénézuéliens.
La décision devrait être publiée le 25 mars 2025 dans le Federal Register, le journal officiel du gouvernement américain. Après cette date, les bénéficiaires présents aux États-Unis sans autre statut légal auront 30 jours, soit jusqu’au 25 avril 2025, pour quitter le pays.
Cette annonce marque un tournant majeur dans la politique migratoire des États-Unis et pourrait avoir des conséquences significatives pour des milliers de personnes bénéficiant actuellement de ce statut.
Les programmes CHNV, instaurés en 2022 et 2023 sous l’administration Biden, permettaient à certains migrants de ces quatre pays d’entrer légalement aux États-Unis et d’obtenir une autorisation de travail temporaire. Désormais, le Department of Homeland Security (DHS) a confirmé leur suppression, en application de l’Executive Order 14165, signé par le président Donald Trump le 20 janvier 2025.
Selon des données publiées l’année dernière par l’administration Biden, peu de bénéficiaires du programme de libération conditionnelle devraient être affectés par cette décision, la grande majorité ayant déjà obtenu un autre statut légal.
Jusqu’en juin 2024, le gouvernement américain estimait que plus de 320 000 Haïtiens avaient bénéficié de ce programme. Ces derniers étaient tous éligibles au statut de protection temporaire (TPS). En revanche, les bénéficiaires arrivés après la redésignation du TPS sont directement concernés par cette mesure et risquent l’expulsion si aucune mesure n’est prise.
Ce décret vise à renforcer la sécurité des frontières et à supprimer les mesures jugées contraires aux nouvelles directives migratoires de la Maison-Blanche. L’administration Trump a insisté sur le fait que les bénéficiaires restants doivent quitter le territoire américain sous 30 jours, sauf en cas d’exception accordée individuellement par le secrétaire à la Sécurité intérieure.
« Le gouvernement américain doit prendre toutes les mesures appropriées pour sécuriser nos frontières et empêcher l’entrée d’étrangers en situation irrégulière« , précise l’ordonnance présidentielle.
Le DHS justifie cette suppression en affirmant que le parole ne doit être accordé qu’au cas par cas, pour des raisons humanitaires urgentes ou un bénéfice public significatif, et non sous la forme de programmes collectifs appliqués à des milliers de migrants.
Pour les milliers de Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens vivant actuellement aux États-Unis sous ce programme, l’annonce du DHS met fin à une période d’incertitude. Ceux qui ne parviennent pas à obtenir un autre statut légal devront quitter le pays sous peine d’expulsion.
Cette décision suscite déjà de vives réactions parmi les organisations de défense des droits des migrants, qui dénoncent un retour à des politiques restrictives mettant en danger les demandeurs d’asile fuyant des crises humanitaires et politiques dans leurs pays d’origine.